Édito – Les halles de Béziers… encore un exemple d’une esthétique fasciste ?

par | 24 novembre 2024 | Edito

L’amour de la beauté est un prétexte pour honnir les hommes.

Ménard vide les gens des places populaires qui les occupaient (on croise les doigts qu’il ne s’attaque pas à celle d’Émile Zola !) ; il transforme un marché couvert en halles gourmandes vitrifiées ; il a une fâcheuse tendance à éradiquer les arbres pour en faire places nettes et propres ; il porte seul un jugement sur notre cité, sur ce qu’elle a été, est ou devra être.

La transformation de l’espace public par une manipulation esthétisante de l’image de la ville.

À cela s’ajoute, selon les critères de l’esthétique fasciste (1) :

  • Le pouvoir absolu du chef : il décide de tout, tout seul (ou en couple ?).
  • La caractéristique qui doit être la beauté donc, et toutes les « qualités » afférentes : force, unité, émotion, dynamisme… alors on a, entre autres, ces grandes animations qui doivent drainer le plus de monde possible. Des spectacles politiques ravissants qui éblouissent et assujettissent.
  • Ce mépris sans bornes à l’endroit des intellectuels – pourquoi aller coller ses affiches de propagande anxiogènes à la médiathèque, réduire ses effectifs…
  • Cette grossièreté – se prenant pour un tribun – quand il répond aux Verts « je vous emmerde » (discours lors d’une manifestation contre le projet d’éoliennes à Il était contre pour une simple raison : « ça gâche le patrimoine » ! – les gens présents y étaient pour bien d’autres raisons…).
  • L’exigence d’uniformité parfaite : les blouses à l’école.
  • La culture de haine et de mépris avec tout ce que celle-ci charrie comme ressentiment et préjugés (ce que malheureusement 70% des votants à Béziers partagent).
  • Beauté, violence – feria et corrida – et répression – ADN des chiens, caméras vidéo surveillance, police à cheval, punition de tout un quartier si dégradations – sont étroitement intégrées.
  • Politique en permanence sur des valeurs de foi – les messes, les crèches…- un lien étroit entre le beau et le sacré dans le fascisme !

On arrête ici la liste des similitudes, mais faut croire que, quand on ne se sent pas bien dans cette ville, c’est parce qu’on ressent tout cela sans aller chercher toutes ces explications.

On le ressent d’autant plus qu’on imaginait pouvoir vivre dans une cité ouverte à la culture pour tous, humaniste, solidaire, douce et joyeuse d’un bien vivre ensemble.

Et là, avec Ménard, c’est râpé !

 (1) De la beauté comme violenceL’esthétique du fascisme français, 1919-1939 de Michel Lacroix aux Presses de l’Université de Montréal

 

 

 

 

 

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