Dans un rôle d’avatar de Retailleau, Ménard tente de se positionner comme l’homme incontournable à droite pour gagner la mairie de Béziers. Ces derniers jours nous ont montré un maire qui traque et écrabouille les scooters, qui empêche les anti-corridas de manifester, qui traite les écolos « d’emmerdeurs », qui invente que le taureau est lié au catholicisme …
Certes cette ribambelle de traits populistes vise à conquérir une municipalité et pas le palais de l’Elysée, mais les postures sont identiques :
- Surjouer l’homme fort qui fait ce qu’il dit,
- Charger à outrance les écolos,
- Inventer des ennemis publics,
- Utiliser tous les faits divers,
- Doubler le RN sur sa droite.
Il y a largement de quoi rire et se moquer de ce «retaillisme » de sous-préfecture qui s’apparente à du plagiat.
Il ne faut pas s’en priver car le nombre de petits grands hommes en devenir commence à devenir pléthorique à droite et à l’extrême droite et il y aura un moment où ils vont inévitablement s’écharper.
Rire et se moquer mais pas sous-estimer le but de ce « retaillisme » municipal.
Ménard a vraiment eu peur quand il a su qu’il pouvait faire face à plusieurs concurrents à droite et à l’extrême droite et qu’il pouvait perdre la mairie.
Ses proches savent même qu’il se donnait perdant face au RN comme l’a été sa femme aux dernières législatives.
Dès lors son obsession a été d’éliminer la concurrence et d’incarner la seule personnalité locale à droite et à l’extrême droite.
On sait que Retailleau est favorable à ce que LR ne présente pas de candidat.
Vu comment fonctionne la droite, on peut prédire que ce desiderata sera exaucé.
Côté RN le handicap du manque de personnalité locale est rédhibitoire.
Une pointure nationale peut bien sûr être désignée, mais ce choix signifierait une logique d’affrontement difficile à assumer.
A ce jour, cette logique d’affrontement ne semble pas être le choix du RN, mais une mairie supplémentaire se refuse difficilement si le RN veut assoir sa stature de premier parti de France.
Face à ce dilemme il est difficile de prévoir l’avenir, mais les conséquences sont, elles, connues.
Soit Ménard aura un boulevard devant lui, soit il perdra la mairie.
Face à une telle configuration la gauche est obligée de réaliser l’unité si elle ne veut pas faire de la figuration et si elle veut offrir un débouché à tous ceux et celles qui à Béziers ne supportent plus le ménardisme.