Béziers (1). Ce qui se joue autour des Halles

par | 23 novembre 2025 | Politique locale

Dans la stratégie politique mise en place par le maire de Béziers, les Halles sont bien plus qu’un marché alimentaire. Elles sont des mini arènes romaines où il distribue du pain et des jeux à une population qu’il espère séduire et capter pour son propre intérêt.

Le maire de Béziers est obnubilé par la création d’un lien direct, privilégié, quasi exclusif avec « sa » population.

Ce lien, s’il est établi, garanti, pérennisé lui permettra de parler au nom de « sa » ville et de ses habitants, d’incarner pour son propre compte, le « peuple biterrois ».

Pour incarner ce lien, tous les « chefs » de tout temps ont eu recours aux mêmes artifices. Nous allons nous intéresser au plus usité d’entre eux, celui du pain et des jeux.

Depuis mars 2014, date de la première mandature, les Biterrois ne comptent plus les animations tant elles se succèdent à une vitesse supersonique.

Il y a eu les animations :

  • « Culturelles » où le maire invite toute la fachosphère
  • Saisonnières, l’été avec les sons et lumières, l’hiver avec le père Noël
  • Du livre ancien à la voiture moderne sur les allées Paul Riquet
  • Gustatives avec les innombrables fêtes de tout ce qui se mange et se boit
  • Sportives avec des courses en tous genres
  • Religieuses avec les messes et processions
  • Épisodiques, car liées à l’actualité
  • Traditionnelles avec la corrida, la feria et les fêtes médiévales
  • Politiques avec les tentatives de récupération des gilets jaunes et des vignerons. . .

Pour fédérer entre elles toutes ces animations éparses il fallait un lieu centralisateur, unificateur, qui agglomère en quelque sorte la dynamique générale.

Ce lien directeur est devenu les halles de Béziers.

Si on les visite, les halles sont un petit marché onéreux. Un petit marché par sa surface de vente et un marché onéreux par les prix pratiqués.

Ces prix ne peuvent être qu’onéreux au vu des patentes payées par les commerçants pour s’y installer. La surface de vente est bien sûr calculée pour que les commerçants ne se fassent pas concurrence.

Par leur taille et les prix pratiqués, les halles ne sont pas populaires. Elles sont un prétexte à manger sur le pouce et à faire la fête.

C’est là qu’intervient la société gestionnaire « Biltoki ».

Les empereurs romains avaient leurs organisateurs de combats de gladiateurs, Ménard à sa société gestionnaire qui gère l’animation.

Pour gérer cette animation, « Biltoki » perçoit près de 500 000 euros par an de la municipalité qui sont payés par les impôts des contribuables.

Ce choix est un boulet pour les contribuables et pour les commerçants en place.

À l’inverse, ce choix est un investissement pour le maire de Béziers et « Biltoki ». Un investissement politique et financier qui cherche à faire une plus-value.

Cette tentative de plus-value mise sur un a priori idéologique. Sur le fait que les Biterrois ne demandent que du pain et des jeux, qu’ils vont se satisfaire de ça et oublier tout le reste.

De ce point de vue, décérébrer les Biterrois participe au contrôle de la population.

Dans ce contexte, demander la re-municipalisation des halles est le moyen de remettre les intérêts de tous en place :

  • Les intérêts des habitants qui peuvent se nourrir à des prix abordables,
  • L’intérêt citoyen de ne pas être pris pour des imbéciles,
  • L’intérêt des commerçants pour qu’ils ne soient pas obligés de répercuter leur patente sur les prix,
  • L’intérêt politique pour servir la population et pas se servir d’elle.  

La re-municipalisation des halles est un des moyens pour que Béziers redevienne une ville pour tous et toutes.

La semaine prochaine nous verrons pourquoi les halles sont un support pour la gentrification du centre-ville.

N.B : notre site a maintes fois affirmé son inquiétude de voir l’actuel maire de Béziers réaliser une troisième mandature. Qui plus est avec l’extrême droite au pouvoir en France en 2027.

À quelques mois des municipales, je propose de « décortiquer » plusieurs aspects de l’action politique du maire actuel dans l’espoir de contribuer à un large consensus à gauche afin d’éviter une division mortifère.

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Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers