Un Vichy ? . . . Non merci ! Article 2 : la collaboration raciste

par | 7 février 2022 | Enquête

Dés leur arrivée au pouvoir, les autorités de Vichy ont pratiqué une politique dite de « l’antisémitisme d’État » qui prolongeait la croisade antisémite des mouvements d’extrême droite depuis les années 1890 et l’affaire Dreyfus. Prétendant que l’influence politique, sociale et économique des juifs était démesurée, plusieurs « statuts des juifs » ont été promulgués par Vichy.

Pour réduire leur puissance économique présumée, une loi du 22 juillet 1941 instaure une « aryanisation » qui les dépossède de leurs biens, exception faîte de l’habitation principale.

Ce point de vue Vichyste ne pouvait que rejoindre l’antisémitisme nazi, qu’on en juge :

– Par l’ordonnance numéro 1 du 28 septembre 1940, les autorités d’occupation demandent qu’en zone nord, la totalité des juifs soient recensés. Elles obtiennent sans difficulté que ce recensement soit fait dans les commissariats et les préfectures.

– L’occupant exige ensuite que soit appliquée la loi française du 4 octobre 1940 qui permet l’internement administratif des juifs étrangers.

– Le 23 mars 1941 le gouvernement crée le « commissariat aux questions juives »

– En mai 1941, 3747 juifs classés « apatrides » sont transférés dans des camps d’internement.

– Dans le compte rendu du conseil des ministres du 3 juillet 1941 il est noté que le maréchal Pétain trouvait « juste et susceptible d’être compris par l’opinion » la « distinction » faîte par Laval entre juifs français et étrangers.

– Du 20 au 23 août 1941, la police municipale en collaboration avec la feldgendarmerie arrête dans le XIe arrondissement de Paris 4232 juifs étrangers et français. Ils sont conduits à Drancy, ils partiront pour Auschwitz par le convoi numéro 1 du 27 mars 1942.

– En cette même année 1941, le 12 décembre, les policiers français arrêtent 743 notables juifs de nationalité française, considérés comme « victimes expiatoires » après des attentats contre des officiers de la Wehrmacht.

– Au printemps 1942, après la décision prise par les hauts dignitaires nazis de « la solution finale », on change totalement d’échelle. Après discussions entre des officiers SS et des responsables Vichyssois, les rafles de juifs français sont organisées. Bousquet, secrétaire général de la police française devance les desiderata de Berlin en envisageant de se débarrasser des juifs étrangers de la zone sud.

– Dans cette année 1942, 43 convois transportèrent 42 000 juifs, dont plus de 6 000 enfants. Les rafles de l’été furent les plus dramatiques. Pour ne rester que sur celle du Vel’ d’Hiv’, les 16 et 17 juillet 1942, quelques 4500 policiers de la préfecture de Paris arrêtèrent 12 884 juifs. Au même moment en zone sud les gendarmes français trièrent et sortirent 4 700 juifs apatrides des camps d’internement, 6 000 autres furent raflés et presque tous dirigés vers Drancy en zone nord, pour être bientôt déportés.

Dés son avènement, et pendant les deux premières années où il a un semblant d’autonomie, le régime Vichyste promulgue des lois antisémites qui seront utilisées en concertation avec l’occupant.

La thèse brandie pendant l’actuelle campagne présidentielle, par Zemmour, qui indique que Pétain aurait sauvé et protégé les juifs français ne résiste pas à l’épreuve des faits.

Pire elle met en place une histoire qui relève de la fiction où il est supposé ce que la politique menée par Pétain aurait évité.

La mobilisation actuelle des historiens pour rétablir les faits est salutaire. Nous ne pouvons pas tous les citer ici, un des spécialistes actuels est Laurent Joly.

Pour rester sur la collaboration raciste, nous vous conseillons particulièrement le travail de Serge Klarsfeld dans ses 2 ouvrages : « Vichy-Auschwitz » publiés chez Fayard en 1983 et 1985 dont ces notes de lecture sont issues.

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Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers