Corbières et Minervois : les inondations de novembre 1999

par | 16 novembre 2024 | Écologie

Entre le 11 et le 14 novembre 1999, pendant 3 jours et deux nuits, une gigantesque zone géographique qui va du Rhône à la frontière espagnole est soumise à des inondations catastrophiques.

L’épicentre de la catastrophe est situé dans le département de l’Aude, dans les Corbières et le Minervois. Dans cette zone faiblement habitée, urbanisée et artificialisée, les dégâts humains et matériels vont être considérables (nous les reprenons ci-dessous du quotidien « L’Indépendant »).

On ose à peine imaginer si l’épicentre s’était déplacé sur une zone fortement habitée, urbanisée et artificialisée, dans une métropole comme ce fut le cas à Valence.

Au moment ou le climato-sceptique d’extrême droite qui gouvernait la région de Valence vient d’être traité « d’assassin » par une foule de 130 000 personnes qui demandait sa démission à Valence en Espagne.

Au moment ou un climato-sceptique d’extrême droite vient d’être élu à la tête de la première puissance mondiale.

Le bilan des inondations de novembre 1999 dans le seul département de l’Aude est là pour nous rappeler que le changement climatique s’accélère.

Il était tombé 620 litres d’eau au mètre carré en 3 jours et deux nuits à Lézignan-Corbières il y a 25 ans.

Il est tombé plus de 720 litres d’eau au mètre carré en 24 heures fin octobre 2024 à Valence.

Il était tombé 106 litres d’eau au mètre carré en 1 heure à Lézignan-Corbières il y a 25 ans.

Il est tombé 179 litres d’eau au mètre carré en 1 heure à Valence fin octobre 2024.

Cette différence (plus de volume d’eau de pluie / en moins de temps) semble être une des données majeures de l’accélération du changement climatique autour du bassin Méditerranéen.

Elle explique en partie le différentiel des décès liés aux inondations (26 morts dans l’Aude, plus de 220 à Valence), l’autre partie étant liée à la gestion de la catastrophe par les pouvoirs publics.

Pour ce qui est des dégâts occasionnés, les dégâts dans les Corbières et le Minervois se chiffraient à 478 millions de dégâts en 1999.

S’il est trop tôt pour établir un bilan complet de la catastrophe climatique en Espagne, le gouvernement vient de provisionner près de 15 milliards d’euros, plus de 100 000 véhicules sont déclarés épaves, des villages, routes et infrastructures devront être reconstruits dans la région de Valence

25 ans après la catastrophe dans les Corbières et le Minervois, quelques semaines après Valence, comment l’extrême droite peut-elle dire que le changement climatique est une « fake news » ?

Mémoire climatique : les inondations du 11 au 14 novembre 1999 dans le département de l’Aude ont occasionné les dégâts suivants.

  • 478 millions d’euros au total,
  • 164 millions d’euros pour les biens des particuliers (voiture et maison),
  • 56 millions d’euros pour les entreprises et l’artisanat,
  • 42 millions d’euros pour les activités agricoles,
  • 40 millions d’euros pour les ponts et routes,
  • 23 millions d’euros pour les réseaux pluviaux,
  • 5200 hectares de vignobles ont été endommagés ou détruits,
  • 66 stations de traitement des eaux ont été endommagées, trois entièrement détruites,
  • 612 entreprises et artisans ont été sinistrés,
  • 150 entreprises se sont retrouvées au chômage technique,
  • 25 000 foyers se sont trouvés privés d’électricité, 30 000 de téléphone,
  • Plus de 100 routes ont été coupées en Corbières et Minervois,
  • 14 ponts ont été détruits,
  • Il y a eu 26 morts dans l’Aude,
  • 6 000 personnes ont été évacuées,
  • Il y a eu 600 hélitreuillages,
  • 238 des 438 communes de l’Aude ont été classées en « catastrophe naturelle », 39 dans l’Hérault, 53 dans le Tarn, 101 dans les Pyrénées-Orientales, 431 communes au total ont été concernées,
  • Le débit de l’Aude chiffré en moyenne annuelle à 44 m3/s a atteint 5000 m3/s,
  • Le débit de la Berre 0,93 m3/s a atteint les 1000 m3/s,
  • Le débit de l’Orbieu 24 m3/s a atteint les 1500 m3/s,

Le passé et le présent :

Si les « épisodes cévenols » ont toujours existés autour du bassin méditerranéen on vient de constater que leur nature changeait.

Il tombe plus de pluie en moins de temps. Ce phénomène, récurrent ces dernières années tend à s’accélérer. On le constate dans tous les épisodes dits « d’orages cévenols » récents y compris ceux qui ont touchés dernièrement l’Ardèche.

Politiquement, le dilemme est simple, soit on laisse les clés du climat aux climato-sceptiques et aux complotistes, soit on reprend la main.

Il va falloir vite choisir et se mobiliser. La roue de la loterie des « orages cévenols » continue de tourner, nous ne savons pas où elle peut s’arrêter.

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Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers