On l’oublie souvent, mais la sécheresse a un coût. Dans une ITW donnée à France Bleu Hérault, le maire de Cruzy alerte sur les conséquences financières de la sécheresse au niveau communal.

Cruzy est un village d’un millier d’habitants situé à l’ouest de Béziers.

Depuis le début de l’année 2024, il est tombé 50 mm d’eau contre 500 à 600 en « temps normal ». Fin février 2024, le niveau d’eau potable est comparable à celui d’un mois de juin. Conséquence immédiate, la source qui alimente le village est quasiment tarie.

À Cruzy, les habitants payent l’eau potable 1,40 euro le mètre cube. La facture sera dix fois plus élevée si la mairie ( la distribution d’eau potable est en régie municipale )  est contrainte de livrer l’eau par camions.

C’était déjà le cas en 2023. Lors des vendanges, deux semi-remorques ont acheminé chaque jour de l’eau, du 15 août au 15 septembre, pour ne pas assécher la source de la commune.

Ces livraisons ont couté 18 000 euros (HT) qui seront payés par les habitants.

À Cruzy, la nouvelle équipe municipale prend très au sérieux les problèmes d’eau liés à la sécheresse. À ce jour, le village n’a qu’une seule source, celle qui est en passe d’être épuisée.

Pour faire face à cette hypothèse, les hydrogéologues du département préconisent un forage dont le coût s’élève à 250 000 euros.

Cette somme ne peut pas être supportée par la seule commune de Cruzy.

Le maire et le conseil municipal ont demandé de l’aide à l’État via l’agence de l’eau. Ils attendent toujours la réponse à leur demande.

L’agence de l’eau aurait dit que le dossier serait examiné en juin prochain.

En attendant et pour faire face à une éventuelle pénurie, la municipalité court après les camions pour que les habitants puissent avoir de l’eau potable.

À ce problème d’accès à l’eau se superpose un problème d’usage collectif. L’été dernier, 320 viticulteurs issus d’une vingtaine de communes environnantes sont venus apporter leur récolte à la cave coopérative de Cruzy lors des vendanges 2023 ( pour un volume total de 130 000 hectolitres ).

Pour éviter que le réseau d’eau potable soit asséché, la municipalité a affrété une cinquantaine de camions-citernes pour rincer les cuves.

Cette facture a été payée par les habitants. À juste titre, la municipalité se demande comment elle va faire si l’exceptionnel devient la norme. Si l’affrètement des camions doit être maintenu cet automne et les automnes suivants.

À Cruzy, le coût de la sécheresse met en exergue des problématiques jusqu’alors impensées :

  • Quelle répartition des frais entre commune, département, région et État ?
  • À qui seront attribués les coûts supplémentaires ?

Pour répondre à ces questions, le temps est compté, la municipalité a raison de tirer la sonnette d’alarme.

Jusqu’à présent la commune de Cruzy était célèbre pour ses restes paléontologiques, il ne faudrait pas qu’elle devienne célèbre pour les restes des activités humaines.

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