Dans les villes et pays du monde, un quotidien sans eau (3) l’Allemagne

par | 25 mai 2024 | Écologie

Berlin, la capitale allemande et le Land du Brandebourg affrontent une diminution rapide de leurs ressources en eau. Au cœur de cette diminution, un gaspillage industriel des ressources hydriques.

Pour alimenter un bassin démographique de 5 millions d’habitants, le Land du Brandebourg envisage de construire un pipeline d’eau de mer et des usines de dessalement depuis les rives de la mer Baltique distantes de 200 kilomètres.

Ce projet pharaonique est justifié par le ministre de l’Environnement du Brandebourg par l’annonce d’une consommation supplémentaire de 50 millions de mètres cubes d’eau (m3) par an pour la seule ville de Berlin en 2050.

Problème, ces réserves hydriques n’existent pas.

Berlin et sa région connaissent une situation de sécheresse depuis 2018 avec un déficit hydrique durable.

À cette sécheresse récente vient se rajouter une baisse de débit de la Spree, la rivière qui traverse Berlin et fournit la ville en eau potable.

Depuis plus d’un siècle, la Spree était alimentée artificiellement par des milliers de pompes qui y rejetaient l’eau des mines en amont de Berlin. 58 milliards de m3 ont été déversés, créant une abondance fictive.

Depuis l’annonce de la fermeture des mines de charbon en 2038 le volume d’eau pompé ne cesse de diminuer.

À l’été 2022, le débit de la Spree est descendu à 0,79 m3 / seconde, alors que le débit minimal habituel est de 4,5 m3 / seconde.

Au manque d’eau se rajoutent des pollutions. Les sites des anciennes mines sont gorgés d’acide et de boues sulfuriques. Cette acidité affecte les sols, les réserves et les cours d’eau.

Dans la même zone géographique, à 35 kilomètres au sud de la capitale, « Tesla » veut implanter une « gigafactory » dans une zone protégée d’eau potable.

« Tesla » utilise déjà 1,8 million de m3 d’eau par an pour une production de 500 000 voitures.

De surcroit, la construction supplémentaire d’un nouveau modèle de voiture électrique entraînerait l’artificialisation d’un million de m2, qui empêcherait l’infiltration naturelle de l’eau dans une zone protégée.

Loin devant « Tesla », le plus gros consommateur d’eau du Brandebourg est l’entreprise « LEAG » qui exploite des mines et quatre grandes centrales électriques au charbon. « LEAG » utilise 44 millions de m3 par an pour refroidir ses tours d’évaporation.

La raffinerie « PCK » dépasse les 13 millions de m3 et le sidérurgiste « Arcelor Mittal » consomme 6,65 millions de m3 par an.

Au congrès de la Chambre du commerce et de l’industrie de Berlin Brandebourg, il y a un mois, les industriels se demandaient si l’approvisionnement en eau de leurs usines pouvait être pérenne.

Rien n’est effectivement garanti !

Malgré ce, le Brandebourg veut devenir un important centre de production d’hydrogène vert pour l’industrie et le transport.

Mais pour l’instant, il faut 9 litres d’eau pour produire 1 kilo d’oxygène.

Partager sur

En Bref

< Retour à l'accueil

L'agenda Culturel

L'agenda Militant

Lettre d'informations En Vie à Béziers

Pour recevoir notre lettre hebdomadaire

La Revue de presse

Dessins et photos d'actualités

Le mot du maire de Béziers

En vie à Béziers Adhésion et/ou dons !

Le coin des lecteurs

Projection du film  » Alliances terrestres »

Le comité ATTAC de Bédarieux projette le film " Alliances terrestres " sur le combat contre l'A69 le mardi 20 mai 2025 Des précisions supplémentaires seront données la semaine prochaine ( lieu, heure, intervenant )

Didier Eribon hors la meute

« Bon… je vois que je ne vais pas réussir à obtenir autre chose de vous », concluait, dépité, Guillaume Erner dans la matinale de France Culture du 6 mai dernier, après avec essayé, en vain, d’obtenir du sociologue Didier Eribon, la démolition de La France...

Classons la Villa Antonine monument historique

Une nouvelle modification du Plan Local d’Urbanisme permet aux citoyens de faire des propositions pour compléter la liste des 37 Monuments Historiques déjà classés à Béziers. A ce jour, aucun des 4 sites patrimoniaux de notre beau quartier n’a été retenu par la...

Au bout du fil

L’association a bénéficié en 2018 et 2019 du fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité / Ministère de la culture

Nombre de visites

Nombre de visites

1017994
Total Users : 1017994

mercredi 14 mai 2025, 3:46

Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers