Greenwashing, encore un anglicisme qu'on entend de plus en plus souvent lorsqu'il s'agit d'écologie, de fausse écologie, d'autres parlent même d'éco-enfumage. Mais, décidément, ils nous prennent pour des cons !

 Tous les voyants sont au rouge depuis des décennies et depuis peu  au rouge incandescent, tout le monde s'inquiète de l'inaction climatique et on entend à longueur de journée nos dirigeants annoncer qu'ils se mobilisent, qu'ils font le nécessaire, qu'on est sur la bonne voie, qu'on va vers la solution, que les bonnes mesures sont prises, qu'on ne doit  pas s'inquiéter mais seulement leur faire confiance ! Et tous les jours les actes, les décisions contredisent ces belles intentions.

Et finalement on se rend compte que le Greenwashing n'est même pas une ruse grossière d'entreprises qui se verdissent à bon compte la façade pour nous faire croire qu'elles adorent la planète tout en continuant de l'exploiter jusqu'au trognon...c'est pire que cela ! C'est une entreprise pensée, organisée avec ses stratagèmes, son vocabulaire et son ambition.

Saviez-vous que les objectifs de « neutralité carbone » reposent largement sur des technologies qui n’existent pas ? Que la destruction d’une zone naturelle peut être « compensée » par l’investissement dans un produit financier ? Que l’on ne produira jamais assez d’hydrogène « vert » pour remplacer le pétrole ?

Alors que l’enjeu écologique est décisif, nous avons un besoin urgent de clarifier les débats sur le sujet. Le Greenwashing est ce qui nous en empêche. Évoquant tour à tour un verdissement de façade, la récupération d’un discours environnementaliste vidé de sa substance, la mise en place d’innovations aux effets « écologiques » douteux, il biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés.

Premier stratagème conjugué à l'infini, la "prise de conscience". Régulièrement des tas des responsables "prennent conscience " de la catastrophe en cours. Cela leur permet de mieux se dédouaner du passé et promettre qu'ils vont s'y mettre. Je pense aux propos de Patrick Pouyanné, le PDG de Total, tartuffe parmi les tartuffes.

Autre stratagème, celui qui consiste à enfumer les citoyens par les mots ou expressions toutes plus modernes les unes que les autres.

Exemple : face à l'agriculture biologique qui commençait à concurrencer l'agriculture pesticidée, les firmes agrochimiques et la FNSEA  lancent l'agriculture "raisonnée", puis l'agriculture à "Haute Valeur Environnementale", suivront les agricultures dites de "conservation", puis "intégrée", "climato-intelligente" et même de "précision" ou encore digitale. N'en jetez plus ! Tout un vocabulaire pour biaiser, rassurer, aveugler mais, dans la pratique, toujours autant de pesticides et d'agriculture intensive qui appauvrit les sols et rend les consommateurs malades.

Autre exemple d'éco-enfumage, le "zéro artificialisation nette". Comme il ne s'agit pas d'arrêter de bétonner on pourrait penser qu'on désartificialise une surface équivalente. Pas du tout ! On achète un espace vert à l'autre bout du monde pour compenser.

Et je ne parle pas de la fameuse "neutralité carbone"  que nous devons atteindre en 2050. Il s'agit en principe de faire en sorte qu'on n'émette pas plus de gaz à effet de serre que la nature ne peut en absorber. La solution paraît simple : baisser les émissions ! Ben non, plutôt que de baisser ses émissions, une entreprise ou un État a le droit d'investir dans des projets verts. Ça s'appelle la "compensation carbone".

On pourrait multiplier les exemples du "foutage de gueule" institutionnalisés pour nous faire croire qu'on va dans le bon sens, que, certes, on pourrait aller plus vite mais que c'est déjà mieux que rien ! Et puis la science va nous sortir de là, non ? Le nucléaire, la voiture électrique ou à hydrogène, les futures technologies à émissions négatives vont nous permettre de faire face "intelligemment" aux défis du futur.

L'objectif , c'est que rien ne change dans le fonctionnement d'un monde bâti par et pour ceux qui le dirigent au détriment de populations qui vont de plus en plus souffrir d'une planète en perdition et dans des conditions de vie de plus en plus catastrophiques pour la plus grande majorité de l'espèce humaine.

Coluche nous avait alertés sur la lessive OMO qui lavait plus blanc que blanc. Ici, on utilise la couleur verte, ignorant que c'est la couleur de la nature, une nature qu'ils méprisent.

 Plus vert que vert, c'est vert-de-gris ou vert de rage ?

Un ouvrage à lire pour tenter de mieux comprendre

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