J’en reviens pas! Revenons à nos moutons !

par | 7 juillet 2022 | Écologie

Jeudi 30 juin, dernier jour de la présidence d’Emmanuel Macron, après quatre ans de négociations, l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande ont conclu un accord de libre-échange.

« Cet accord commercial peut contribuer à augmenter de 30 % les échanges commerciaux entre nous », s’est félicitée la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un communiqué, en saluant également « des engagements sociaux et climatiques sans précédent ».

Le syndicat paysan européen Via Campesina n’est pas d’accord, et parle lui  d’un traité « obsolète », qui continue « de donner la priorité au commerce de l’agro-exportation et aux élites qui en bénéficient plutôt qu’aux changements nécessaires dont les agriculteur.trice.s, les citoyen.ne.s et la planète ont besoin. »

Plus précisément, Via Campesina craint une concurrence déloyale aux effets délétères pour les éleveurs européens : « La Nouvelle-Zélande a des coûts de production bien inférieurs à ceux de l’Europe pour certains produits d’origine animale (lait, viande ovine et bovine), qui ont tendance à faire baisser les prix du marché mondial, a-t-elle expliqué dans un communiqué. Ce pays n’applique pas les normes environnementales, de bien-être animal et climatiques qu’appliquent les agriculteur.trice.s européen.ne.s. »

Qu’importent les remarques de Via Campesina. L’accord a été signée et la Nouvelle Zélande peut largement remercier  la France. Mais ce n’est pas une vraie surprise car la France a des relations « particulières » et des accords plus ou moins avouables avec elle depuis ….1985 ! Et ceci explique en partie cela !

Revenons  en arrière et souvenez-vous.

Le 10 juillet 1985, les services secrets français font couler le « Rainbow Warrior »,  un navire affrété par Greenpeace alors à quai dans le port d’Auckland. L’objectif de l’association est de jouer les trublions dans les eaux polynésiennes où la France doit procéder à de nouveaux essais nucléaires. Mitterrand décide d’arrêter ces emmerdeurs. Bilan : un mort et un scandale international !

Le gouvernement néo-zélandais n’apprécie vraiment pas et pour calmer le jeu, la France accepte, entre autres concessions, de laisser rentrer, sans taxes, la viande de mouton que la Nouvelle Zélande produit en grande quantité.

Résultat ? Effondrement du prix du mouton, impossibilité pour les bergers de pouvoir vivre avec des troupeaux de taille humaine, obligation d’avoir des troupeaux de plus de 1000 têtes, impossibles à rentrer tous les jours en bergerie et qui sont donc à la merci des chiens errants et des loups !

On a donc fragilisé la filière ovine française pour des raisons politico-diplomatiques. L’Europe puis l’OMC en ont rajouté une couche en facilitant encore le libre-échange !

Merci à ce président écologiste de nous proposer des montagnes de viande de mouton, conservé à 2°c avec injection d’azote liquide, après une navigation de dix à douze semaines et qui s’affiche à un prix défiant toute concurrence.

Merci à ce président écologiste qui va chercher à l’autre bout du monde une viande dont le bilan carbone est désastreux et qui crucifie nos éleveurs !

C’est dans la comédie « La Farce du Maître Pathelin » (XVe siècle), dont l’auteur reste inconnu, que l’on trouve l’expression « Revenons à nos moutons« ,  expression  qui s’applique parfaitement à la situation et devient d’une urgente actualité !

 

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