Élaboration de la « re migration » en Allemagne, exfiltration de ministres inculpés en Pologne . . . cette semaine, plongée dans les caniveaux de l’extrême droite qui veut gouverner ou qui a gouverné.

En Allemagne des dirigeants du parti AFD (qui aspire à diriger) le pays ont participé à une conférence donnée par le spécialiste autrichien de la « remigration », le cofondateur du Mouvement identitaire autrichien (IBÖ) Martin Sellner.

Cette conférence, organisée à Potsdam, ville voisine de Berlin, a regroupé des militants néonazis et des entrepreneurs dont l’ex-propriétaire de la chaîne de boulangerie « Backwerk ».

Sellner a revendiqué sa participation à cette réunion où il a développé sa thèse sur le concept identitaire de « remigration ». Cette thèse prône le retour forcé en Afrique du Nord de deux millions de personnes pour la seule Allemagne : demandeurs d’asile, étrangers, citoyens allemands non assimilés, soutiens allemands de ces différentes personnes.

Parmi les membres de l’AFD présents à cette réunion, il y avait le représentant personnel de la cheffe du parti, Alice Weidel, le député Gerrit Huy et le président du groupe parlementaire régional de l’AFD de Saxe-Anhalt, Ulrich Siegmund.

Après avoir dit qu’ils avaient étudié un simple projet de « réseaux sociaux », les dirigeants de l’AFD ont reconnu la thématique exposée à cette réunion.

L’AFD profite dans les sondages de la situation politique en Allemagne entre crise identitaire et crise économique. Elle espère concrétiser ces sondages aux élections européennes de juin et lors de trois scrutins régionaux : en Saxe, Thuringe et Brandebourg.

Pour y mettre en place la re migration ?

 

En Pologne : le parti d’extrême droite PIS a gouverné de 2015 à 2023, il a particulièrement mis à mal les droits des femmes, l’indépendance des tribunaux et la liberté de l’opinion.

Depuis l’intronisation d’un nouveau gouvernement libéral en décembre 2023, la Pologne tente de se « déPISciser ».

Gérer et déconstruire l’héritage du PIS est un immense défi démocratique. Mardi 9 janvier, la police a fait irruption dans le palais présidentiel pour arrêter deux anciens ministres du PIS qui avaient tenté d’y trouver refuge pour éviter d’aller en prison.

Condamnés pour abus de pouvoir ils risquent deux ans de prison.

Cet épisode a mis en exergue la concurrence entre le président de la République élu avec le soutien du PIS et le nouveau gouvernement libéral adoubé par Bruxelles.

Les deux ministres étaient en poste jusqu’à l’automne dernier.

Les faits qui leur sont reprochés se sont déroulés entre 2005 et 2007. Ils occupaient la direction du Bureau central anticorruption. La justice les a jugés coupables d’écoutes illégales et production de faux documents.

Le président en poste qui venait d’être élu avec le soutien du PIS, les a immédiatement graciés, avant que la procédure d’appel n’ait abouti.

Ils ont continué leur carrière en se faisant élire députés avant d’être nommés ministres.

En juin 2023, la Cour suprême a estimé que la grâce présidentielle était invalide.

Condamnés à deux ans de prison en décembre dernier, les ministres « ripoux » se sont réfugiés dans le palais présidentiel.

Devant les caméras ils ont déclaré : « Nous sommes confrontés à une dictature ».

La police est entrée dans le palais présidentiel pour les arrêter.

Depuis, les partisans du PIS parlent de « coup d’État », « d’attaque contre le palais présidentiel », de « prisonniers politiques ».

Le nouveau gouvernement savait, en étant élu, que la lutte pour remettre en place les règles démocratiques serait difficile.

C’est précisément ce que tente d’empêcher le président de la République depuis son palais en activant tous les réseaux de soutien au PIS.

En Pologne comme ailleurs, quand l’extrême droite prend le pouvoir, elle ne veut plus le quitter.

 

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