Au fil du temps, la question israélo-palestinienne est devenue une sorte de question coloniale d’un autre âge. Cinquante huit ans après la guerre des Six Jours, la violence est toujours là, partout et à chaque instant. Elle était silencieuse, insidieuse, fragmentée, et donc moins visible, mais en constante évolution….
Jusqu’au 7 octobre 2023, la question palestinienne pouvait ainsi paraître stable avec “seulement” quelques accès de fièvre. Cette apparente stabilité masquait en fait la profonde et constante aggravation d’un conflit qui a pris d’autres formes depuis le naufrage du processus d’Oslo en 2000.
En poursuivant la colonisation de la Cisjordanie, les gouvernements israéliens successifs et celui de Netanyahou en particulier n’ont cessé de mettre en cause toute solution pour l’établissement d’une paix juste que ce soient celle dite des deux États (comme le préconisait les résolutions de l’ONU) ou bien d’un seul État fédéral unique.
Celle-ci passe forcément, en dernière instance, par un accord entre les parties, fondé sur le droit international. Sans cette nécessaire recherche de légitimité par le droit, les victoires remportées sur le terrain demeurent précaires et préfigurent sur le long terme la défaite du vainqueur.
Mais depuis octobre 2023, en décidant de raser Gaza, en attaquant le Liban et en particulier depuis l’agression de l’Iran ces jours-ci, malgré les injonctions de la communauté internationale, on assiste, incrédules, à des combats incessants faisant des morts et des blessés des deux côtés et une escalade belliqueuse qui semble sans fin. Le droit international, de fameuse et désormais sinistre mémoire, qui devrait régir les relations entre états est bafoué par l’état hébreux (un habitué), sans réelle réaction internationale. Sans parler du soutien inconditionnel des Etats-Unis et des pays occidentaux qui donne à ce conflit une toute autre dimension. Les mots manquent bien souvent décrire les situations : « Stupeur et Tremblements » ? pour paraphraser Amélie Nothomb.

J’avais enregistré pour Radio Pays d’Hérault dans l’émission « Allez Savoir ! » une conférence de Jean-Paul Chagnollaud qui traitait de ce problème et qu’il avait intitulé : Israël/Palestine : la défaite du vainqueur. C’était exactement le 23 mars 2018 au Théâtre de Pézenas une initiative de de l’association Méditerranée Vivante, en partenariat avec Coup de Soleil et Les Amis de Pézenas.
Spécialiste particulièrement de la question israélo-palestinienne, Jean Paul Chagnollaud est l’auteur de nombreux ouvrages et articles et intervient régulièrement dans les médias pour apporter son éclairage sur les questions géopolitiques qui ont trait à la Méditerranée et au Moyen-Orient.
Les véritables bases du problème sont bien posées dans sopn intervention. Mais on parle toujours et encore de vainqueur ou de vaincu, de défaite ou de victoire, le monde est décidément bien binaire et bien guerrier !

Vous pouvez écouter cette conférence ci-dessous