Le 28 septembre manifestation à Montpellier ainsi que dans tout le pays ; un moment de ré-affirmation des valeurs Climat, Justice, Liberté. Les organisateurs, Greenpeace, Alternatiba et Action Justice Climat, rejoints par nombre d’autres organisations, se sont adressés à une foule de plusieurs centaines de résistant-es sur la Place de la Comédie et ont lancé cet acte, collectif, joyeux et déterminé. Et les accusé-es : les multinationales fossiles et agro-industrielles, les marchands d’armes, les ultra riches et les forces politiques qui les protègent.
Un jeune homme prenait des photos et expliquait que son projet est d’afficher de grands posters dans la ville afin de démontrer que les personnes qui protestent sont à la fois diverses et ordinaires. Quel drôle de monde où les gens qui expriment des idées de tolérance, de protection de la nature, du respect des opprimé-es, de paix, de préservation des droits les plus élémentaires… doivent avoir à se justifier alors que ceux qui prêchent l’intolérance et la haine n’en ressentent pas le besoin.
Le défilé s’engagea dans les rues piétonnes du centre de Montpellier. Une troupe de clowns et une fanfare créaient une atmosphère de détermination joyeuse. En dehors de cette bulle d’activisme, pour les badauds dans les cafés ou à leurs balcons, il s’agissait là d’un spectacle de rue, leurs regards perplexes justifiant peut-être quelque indifférence envers les préoccupations des manifestant-es, et une confiance de savoir que leur monde à eux n’était pas menacé.

La question c’est peut-être de comprendre quel est l’intérêt de ces manifestations ? Ce n’est pas comme ça qu’on changera les idées et ce ne sont pas ceux qui en ont le pouvoir qui accepteront ces demandes. Mais peut-être avons-nous là la véritable fonction de la manifestation – elle offre l’occasion pour les manifestant-es de partager avec d’autres qui pensent comme eux, d’autres dont les valeurs coïncident et cela permet de regagner courage dans cette entente collective.
Sinon, être exposé à l’indifférence et au manque d’engagement de la majorité silencieuse et de l’hostilité constante de la petite mais appréciable minorité de ceux qui ont le pouvoir et des influenceurs peut être à la fois démoralisant et dissuasif. Il y a aussi la joie de retrouver dans ces conditions non structurées ces groupes dont les ambitions différentes n’empêchent pas nécessairement les objectifs en commun. Les différends peuvent être mis de côté, les points communs respectés – les opposant-es au nucléaire peuvent défiler aux côtés d’autres écologistes qui pensent que le nucléaire est indispensable à une transition énergétique.
La fanfare jouait Bella Ciao, à l’origine chantée par des femmes dans les rizières italiennes et devenue plus tard chant des partisans contre le nazisme, et L’Estaca de Lluis Llach, composé contre le franquisme.
Et à la fin c’etait les clowns et les manifestant-es assemblé-es devant le théâtre pour juger les crimes odieux de certaines personnalités dont les marionnettes avaient déjà fait le tour de ville. Les accusateurs étaient coiffés de bonnets phrygiens et les huées, acclamations et jugements rendus par la foule – « Macron démission, Macron démission » etc – contre ces personnalités douteuses – Macron, Le Pen, Bolloré, Retailleau, Pouyanné – qui ne passèrent pas à la guillotine mais, liées de rubans, furent simplement écartées de la scène principale.
Et voilà, c’est fini………et tout ça jusqu’au prochain coup !
Marguerite Paffard