Le conseil municipal de la ville de Béziers s’est réuni le 22 novembre 2021 : une trentaine de dossiers étaient inscrits à l’ordre du jour, dont le débat d’orientations budgétaires pour l’exercice 2022. Des indicateurs qui virent au rouge…
L’article L. 2312-1 du code général des collectivités territoriales impose la tenue d’un débat sur les orientations budgétaires pour le prochain exercice budgétaire, dans le délai de deux mois avant le vote du budget.
Le rapport d’orientations budgétaires pour l’exercice 2022 présenté par le maire de Béziers fait apparaître des perspectives sombres pour l’année à venir :
– la pression fiscale, à un niveau déjà élevé, est accrue
– les charges de personnel, malgré une diminution des effectifs, continuent de progresser
– l’endettement connaît un dérapage sans précédent
Une pression fiscale accrue
Il y a quelques mois encore, le maire de Béziers annonçait triomphalement, mais mensongèrement, que les impôts n’augmentaient pas à Béziers.
Or, en raison de la revalorisation annuelle des bases, la taxe foncière sur les propriétés bâties acquittée par le propriétaire d’une maison de 150 m2 à Béziers, pour la seule part communale, progressait de la manière suivante :
Soit, depuis 2014, 7.51 % d’augmentation !
Aujourd’hui, Robert Ménard est revenu à un plus sage et modeste satisfecit en prétendant seulement n’avoir pas augmenté les taux d’imposition :
Pas de hausse des taux, mais des cotisations qui augmentent fortement chaque année !
La progression des charges de personnel
La « maîtrise des charges de personnel » est une vieille antienne ménardienne. Or, malgré une réduction drastique des effectifs depuis que Robert Ménard est le locataire de l’hôtel de ville (les effectifs étaient de 1636 agents sur emplois permanents en 2014 ; ils sont 1482 en 2021, soit – 154 agents), les charges de personnel sont fortement croissantes en 2022 :
Les charges de personnel subiront, en 2022, une augmentation de 2.24% comme le montre le tableau figurant dans le rapport d’orientations budgétaires présenté par le maire de Béziers :
Les dépenses de fonctionnement augmentent plus que l’inflation et restent financées principalement par les impôts locaux qui pèsent de plus en plus lourdement sur les budgets des contribuables biterrois.
Le dérapage de la dette
Le rapport d’orientations budgétaires confirme les inquiétudes déjà exprimées lors de précédents conseils municipaux. L’encours de la dette connaît une nette augmentation en 2021 :
Et, selon l’aveu même de Robert Ménard dans le rapport de présentation des orientations budgétaires, la situation se trouvera aggravée en 2022 :
Le niveau d’endettement de la ville va ainsi progressivement retrouver les sommets atteints à la fin du dernier mandat de Raymond Couderc (113 millions d’euros).
Dépenses de fonctionnement en hausse, pression fiscale toujours plus lourde, dérapage de l’endettement…les orientations budgétaires pour 2022 n’invitent pas à l’optimisme dans une des villes les plus paupérisées de France.
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