Le Stade Toulousain et l’ASBH viennent d’être sanctionnés séparément pour les mêmes errements financiers avec la même société « Pacific Heart »
Pour comprendre le rôle joué par la société « Pacific Heart – Rugby store » à Béziers, il faut faire un crochet par Toulouse.
En 2022, le « Stade Toulousain » recrute Melvyn Jaminet à L’USAP, mais son arrivée explose la « salary cap », une sorte de plafond financier qui est censé limiter le recrutement des joueurs dans les clubs les plus riches.
Pour contourner cette limite, le stade toulousain met en place un montage illégal. Il vise à rembourser à Jaminet les 450 000 euros empruntés par le joueur pour régler sa clause de dédit à l’USAP.
Le remboursement de Jaminet passe par la société « Pacific Heart ». Entre les honoraires des avocats, de la société et des communicants, l’ardoise du transfert dépasse au final les 2 millions d’euros.
Rattrapé par la patrouille de la « Commission de Contrôle des Clubs Professionnels » (CCCP) à la suite d’une enquête du journal « L’Équipe ». Le Stade Toulousain via son président, Didier Lacroix, accepte le principe d’une médiation et paye au printemps 2025 une amende de 1,3 million d’euros, signant la reconnaissance implicite d’une faute lourde.
Le deuxième volet de cette affaire était traité la semaine dernière. Le Stade Toulousain est accusé de « comptabilisation erronée et/ou frauduleuse et/ou de financements détournés ».
Ces faits sont passibles de 2 à 10 points de retrait suivant les barèmes officiels et d’une possible relégation sportive.
L’A2R le gendarme financier de la Fédération française de Rugby (FFR) démontre dans son enquête que : « Les flux financiers entre le club et les sociétés Pacific Heart – Rugby store, présentés notamment comme une convention d’agence visant à organiser une tournée du Stade Toulousain en Polynésie française, avaient en réalité notamment servi à régler les conséquences financières du départ de M. Jaminet et que ce montage participait d’un habillage juridique et financier visant à détourner des financements de leur véritable objet. »
Le Stade Toulousain se voit sanctionné de 2 points (plus 2 points supplémentaires avec sursis) et d’une amende de 45 000 euros (dont 15 000 avec sursis).
Du côté de Béziers, les arrangements avec la société Pacific Heart remontent au temps où l’ASBH était un club de rugby professionnel municipal dont le principal actionnaire était la mairie de Béziers.
Le conseil de discipline de la Commission de Contrôle des Clubs professionnels a condamné la semaine dernière l’ASBH dans le cadre du paiement des indemnités de départ d’un ancien joueur, le Fidjien Savenaca Rawaca qui évoluait au club entre 2018 et 2022. Ce dernier avait saisi les prud’hommes en 2021 et l’affaire date de 2022.
Pour Béziers, il est noté : « Les flux financiers entre le club et les sociétés Pacific Heart Rugby store, présentés comme liés à des prestations de communication avaient en réalité servi à indemniser M. Savenaca Rawaca à l’occasion de sa rupture de contrat et que ce montage participait à un habillage juridique et financier visant à détourner des financements de leur véritable objet ».
Le conseil de discipline note aussi : « Le manquement du club a son obligation de déclarer à la Commission de Contrôle des Clubs professionnels le litige prud’homal avec ce même joueur ».
Pour ces faits répréhensibles l’ASBH a été sanctionné de 2 points en moins (plus 2 points supplémentaires avec sursis [comme le Stade Toulousain] et d’une amende de 20 000 euros [dont 5 000 avec sursis].
Le moins que l’on puisse dire c’est que la mairie de Béziers en tant que principal actionnaire du club au moment des faits se doit de rendre des comptes aux Biterrois sur ses agissements :
- A-t-elle participé au montage frauduleux ?
- L’a-t-elle couvert ?
- Va-t-elle le dénoncer ?
Pour y voir clair dans cette histoire encore opaque, il est nécessaire que les élus de l’opposition et des citoyens portent plainte contre la mairie.
Cela permettrait que l’affaire Pacific Heart soit traitée à Béziers sur un plan d’égalité avec Toulouse où le procureur de la République a annoncé le 24 novembre dernier qu’une enquête préliminaire pour abus de confiance visant le Stade Toulousain avait été ouverte en avril 2025.
Le passage par la case justice semble d’autant plus obligatoire que le maire de Béziers nous a habitués à des non-réponses systématiques aux questions posées par les conseillers d’opposition.
Conseillers qui, de plus, sont publiquement raillés par le maire quand ils posent des questions concernant le financement de l’ASBH au conseil municipal.





















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