Dans une déclaration du 5 décembre 2025, la présidente de la région Occitanie indique qu’elle a obtenu les fonds et moyens pour que l’Occitanie devienne un territoire expérimental sur le sujet de l’eau. Si on traduit son langage socio-libéral, ça signifie qu’elle a obtenu que l’Occitanie concurrence l’Andalousie.
Il y a une différence entre les libéraux, les socio-libéraux et nous, ils considèrent le changement climatique comme une opportunité pour modifier les circuits économiques européens ou mondiaux.
L’enjeu pour eux n’est pas de s’adapter au changement, mais de s’en servir pour donner un second souffle au capitalisme.
De ce point de vue la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, est une récidiviste : l’A 69 c’est elle, l’éolien terrestre et maritime, le solaire industriel c’est toujours elle.
À chaque fois la logique est la même, faire plaisir aux lobbies industriels et agricoles, positionner la région dans l’Europe et dans le monde.
Peu importe que l’autoroute A 69 se construise sans l’aval des populations et au mépris du droit.
Peu importe que l’éolien et le solaire industriel mite les campagnes et l’horizon maritime et se construise contre les populations concernées.
Ce qui compte pour elle c’est que la région tienne sa place dans la hiérarchie capitaliste.
La particularité politique de Delga c’est qu’elle prône un capitalisme vert. Un capitalisme qui vend de la vitesse et de la surproduction et qui pense que l’on peut faire du fric sur les dégâts causés à la planète.
Cette stratégie ne tient pas compte du prochain éclatement des bulles spéculatives, comme celles de l’éolien et du solaire industriel.
C’est une stratégie court-termisme qui satisfait les lobbies industriels et agricoles sans réflexion de fond sur l’adaptation nécessaire au changement climatique.
Ce positionnement est profondément antidémocratique, car il ne tient pas compte de l’avis des populations concernées.
Dans ce contexte général, on ne peut qu’être inquiet de l’annonce faite le vendredi 5 décembre 2025 par la présidente de la région Occitanie.
Dans cette annonce, elle indique que ses demandes au Président de la République pour que la région devienne un territoire expérimental sur le sujet de l’eau, ont abouti.
On ne peut en premier qu’être surpris de la négociation directe entre présidents sans la participation des instances démocratiques élues et représentatives.
On ne peut en second qu’être inquiet des résultats de cette négociation.
Delga, annonce en effet que la reconnaissance du territoire prendra forme avant l’été 2026 et qu’elle accélèrera considérablement « nombre de procédures administratives ».
On apprend aussi que dans la plus grande transparence, Delga demande depuis plus deux ans au Président de la République que l’Occitanie soit un territoire expérimental et qu’il a donné son accord le 22 novembre, lors de son déplacement à Toulouse.
Le préfet de région a reçu pour consigne de bâtir avec elle un plan qui sera présenté d’ici l’été 2026.
Au premier janvier 2026, la pleine responsabilité du réseau hydraulique sera régionale.
La région va bénéficier de nombreuses dérogations qui « vont donner un sérieux coup d’accélérateur à la mise en place de nombreuses solutions ».
Le prolongement et le doublement vers l’Aude et les Pyrénées-Orientales de l’Aqua Domitia qui amène l’eau du Rhône doivent être actés dès le mois de janvier 2026.
La deuxième phase, technique, financière et juridique commencera juste après.
Au cas où nous ne comprendrions pas ses intentions, Delga rajoute « En appliquant les délais administratifs actuels, il y en aurait pour 15 ans », « Nous allons demander des dérogations comme ce fut le cas pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris ».
Pour finir son tour de table, la région Occitanie demande aussi « des crédits européens exceptionnels comme ceux accordés à la Grèce et que nos agences de l’eau soient exonérées de la baisse des dotations de l’État ».
La question qui se pose tout de suite c’est vers quoi et vers qui vont être fléchés ces « investissements massifs » ?
Nous avons un début de réponse dans les liens qu’entretient Carole Delga avec le porte-parole du projet « Eldorad’eau » soutenu par les Chambres régionales d’Agriculture et d’industrie : Gérard Bertrand.
Gérard Bertrand se présente comme vigneron et négociant c’est la cheville patronale du projet « Eldorad’eau » qui vise à transformer l’Occitanie en nouvelle Andalousie.
Actant le fait que l’Andalousie n’aura plus les moyens d’irriguer ses plantations de légumes et fruits prochainement, il envisage de la remplacer.
Il compte pour cela utiliser l’eau du Rhône et couvrir avec l’Aqua Domitia tout le territoire du Languedoc-Roussillon.
L’enjeu est bien sûr de substituer à court terme la culture des primeurs à la culture de la vigne.
Peu importe que le Rhône soit un fleuve en sursis qui va perdre ses glaciers alpins ! Il doit déjà refroidir les centrales nucléaires, être navigable, assurer l’irrigation sur tout son parcours, fournir de l’eau potable, servir l’industrie et désaliniser la Camargue.
Bertrand voit dans le Rhône une manne encore inexploitée.
On devine à l’avance ce que pourrait donner l’utilisation de « nombreuses dérogations » avec un tandem Delga/Bertrand aux commandes dès 2026.
Des bassines à gogo, un océan de serres en plastique, des légumes bourrés de pesticides.


















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