(A relire) Une des accusations favorites des tenants du pouvoir lorsqu’ils se trouvent confrontés à un discours d’opposition est d’affirmer : « vous avez une position idéologique ».

L’idée de base étant de nier toute crédibilité à ce discours.

Dans une page du Midi Libre écrite à l’occasion de la présentation du projet régional Aqua Domitia par Carole Delga et Erik Orsenna, on peut en lire une nouvelle illustration.

Le ravi Erik Orsenna, condamnant sans les nommer les militants anti-bassines déclare : « Est-ce qu’on peut se mettre d’accord sur le partage de l’eau ? On doit pouvoir. Une fois que l’on s’est mis d’accord, est-ce qu’une minorité autoproclamée peut tout remettre en cause ? Là, je réponds, sans ambiguïté non ! Peut-on avoir une position idéologique de principe ? Non. »

 

Ainsi Orsenna invente un accord qui aurait été conclu entre des usagers de l’eau dont on ignore tout, à qui il oppose une « minorité autoproclamée » (bizarre, en général c’est une majorité qui s’autoproclame !) qui agirait par idéologie alors que les opposants aux méga bassines se basent sur des études techniques et des constats scientifiques.

 

Dans la même veine et dans le même article, le membre de l’Académie française souhaite éviter les régimes autoritaires qui, je cite, « peuvent se montrer efficaces », mais se plaint que dans nos démocraties de trop nombreux recours freinent les énergies renouvelables car « trop de droit tue le droit ».

Hormis l’humour de cette formule tarte à la crème dans la bouche d’un ancien conseiller d’État qui pendant 20 ans a dû normalement défendre les procédures garantes de l’état de droit, il serait intéressant de lui demander quels sont les régimes autoritaires dont il a constaté l’efficacité et dans quels domaines elle s’est exercée.

 

Erik Orsenna devrait s’interroger sur les biais idéologiques qui lui font faire de telles déclarations.

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