Avant d’être des figures iconiques du féminisme, les sorcières furent persécutées. Un musée et un livre racontent l’organisation de la chasse aux sorcières dans le temps et l’espace. Je vous en propose un résumé.
Le musée de Bergheim en Alsace annonce la couleur : « Certains historiens émettent l’hypothèse que 6 000 sorcières ont été condamnées et exécutées en Alsace. »
En Europe, depuis le 13e siècle, le chiffre de 200 000 procès est avancé.
Les femmes accusées de sorcellerie étaient dénoncées de manière anonyme pour des motifs futiles :
- Un cochon qui meurt subitement,
- Une femme trop jolie, trop désirable,
- Un mari qui veut la répudier,
- Une femme trop pauvre ou trop riche.
Pendant 4 siècles tous les prétextes étaient bons pour accuser une femme de sorcellerie.
Dès 1252, le pape Innocent IV approuve la torture pour confondre les sorcières. Cette torture n’est pas pratiquée par l’église, elle est confiée au pouvoir civil. En 1326, le pape Jean XXII donne une liberté totale aux inquisiteurs, la sorcellerie est considérée comme une hérésie. Les procès en sorcellerie se terminent en Europe vers 1680.
Lors des procès en sorcellerie, quasiment toutes les femmes avouaient. Après avoir été arrêtées, elles étaient privées de nourriture, passées à la question, torturées.
Elles n’avaient pas le droit de parler pour se défendre.
Après les aveux, tout allait très vite, le tribunal des maléfices composé de laïques, prononçait la sentence qui était la mort sur le bucher.
Avant d’être brûlée vive, la sorcière était rasée, car pour les ecclésiastiques « le diable se cache dans les poils ».
Après leur mort, les juges ordonnaient la confiscation de tous leurs biens. Elles étaient dépossédées de tout.
Cette saisie permettait de payer les frais de bouche des juges et les frais afférents au procès. Le bourreau était grassement payé et le restant revenait au seigneur.
Plusieurs pans de la société tiraient donc bénéfice de ces exécutions.
Dans de rares cas, le tribunal des maléfices pouvait appliquer une mesure de « clémence », comme la mort par strangulation ou par décapitation avant la mise au bûcher.
Dans l’immense majorité des cas, les sorcières étaient brûlées vives.
Elles n’avaient droit à aucun hommage, aucune cérémonie. Les cendres étaient dispersées par le bourreau dans un endroit inconnu.
La sorcière devait disparaître de la mémoire collective.
La chasse aux sorcières est toujours une réalité actuelle dans divers pays africains. Elle est attisée par les dérives doctrinaires des églises pentecôtistes.
Des occurrences sont rapportées en Inde et en Papouasie-Nouvelle — Guinée.
Le seul pays où la sorcellerie est encore punie de la peine de mort est l’Arabie Saoudite. C’est aussi le pays où les femmes peuvent encore être lapidées.
Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus, il faut lire le livre de Mona Chollet « Sorcières, la puissance invaincue des femmes » édité aux éditions Zones. Le prix de vente est de 18 euros.
Pour celles et ceux qui vivent ou qui vont en Alsace, il ne faut pas hésiter à visiter le musée de Bergheim. Il est ironiquement situé place de l’Église.
Pour celles et ceux qui ne vont pas en Alsace vous pouvez consulter le site de l’association qui gère le musée : haxahus.org,
























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