Une autre histoire – 5 Février 1969, Yasser Arafat prend la tête de l’OLP

par | 4 février 2024 | Société

Le 5 février 1969, voilà 55 ans, Yasser Arafat est élu à la tête de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Après l’humiliante défaite des Arabes dans la guerre des Six jours de juin 1967, il va relancer la lutte des Palestiniens contre Israël.

Son réalisme politique l’amènera à négocier avec l’ennemi juré et lui vaudra le prix Nobel de la Paix en 1994, de concert avec Isaak Rabin et Shimon Pérès….

Enfant de Jérusalem, le jeune Arafat a 18 ans lorsque est créé l’État d’Israël par la Société des Nations.

Mais la contestation de ce partage dégénère en guerre civile. Israël redessine les contours de son territoire dès 1949 en s’octroyant 73 % de la Palestine mandataire (au lieu des 55 % prévus). La communauté internationale l’accepte tacitement. Les Arabes se sentent spoliés.

C’est au Caire, lors de ses études d’ingénieur, que, dès 1950, Yasser Arafat médite sur l’histoire palestinienne qui a martelé son enfance. Il mesure alors l’importance, à la fois de la dépendance et de l’indépendance par rapport aux États Arabes et, à partir de 1954, à leur leader Nasser. Les milieux palestiniens, en particulier étudiants, sont convaincus que le moyen le plus efficace pour défendre les aspirations nationalistes palestiniennes est d’organiser une grande résistance armée sous la forme d’un mouvement national révolutionnaire autonome, indépendant des pays arabes et de toute autre puissance étrangère.

En 1959, Le Fatah est fondé clandestinement par Yasser Arafat.  Son programme se démarque le plus possible de l’empreinte nassérienne sur l’opinion arabe à cette époque : il prône la nécessité de la révolte violente et l’indépendance de la lutte palestinienne vis à vis des états et des partis. Il appelle à la lutte armée contre l’État d’Israël avec comme grand objectif de « libérer tout le territoire palestinien de l’entité sioniste ».

En 1964 est créé l’Organisation de la Libération de la Palestine composée de plusieurs organisations de la résistance palestinienne avec l’aide de la Ligue des États Arabes. Dès lors, l’histoire d’Arafat s’identifie à celle de l’OLP et du Fatah qui la déborde sur sa gauche.

Dès 1965, le Fatah lance en Israël des opérations de guérilla qui vont contribuer au déclenchement de l’offensive israélienne foudroyante de juin 1967, appelée guerre des 6 jours.

Auréolé de la gloire de la guérilla et de la résistance contre Israël, Yasser Arafat prend, le 5 février 1969, la tête de l’OLP tout entière et de son comité exécutif.

Dès lors la politique de l’OLP vis à vis d’Israël va subir de nombreux rebonds, passant de la lutte armée aux négociations de paix..

En septembre 1970, l’OLP subit un revers majeur lors de l’assaut des armées jordaniennes contre ses groupes armés, qui délogent les groupes palestiniens de la Jordanie, suite à des tentatives de l’OLP de renverser le pouvoir en place. On appellera cette période le septembre noir palestinien.

Après la Jordanie, l’OLP se verra dans l’obligation de quitter le Liban en 1982, pour trouver refuge en Tunisie.

La fin des années 1980 et l’ouverture de discussions avec Israël, qui privilégie cet interlocuteur parmi les nombreux mouvements palestiniens, marque un tournant pour cette organisation. Ayant proclamé en 1988 à Alger un « État de Palestine » reconnu par 89 États, l’OLP siège à l’ONU en tant qu’observateur permanent, sous le nom de « Palestine », et entretient des relations diplomatiques ou quasi diplomatiques avec de nombreux États.

L’OLP se décide à négocier avec Israël. Yasser Arafat représente alors les Palestiniens dans les différentes négociations de paix avec le gouvernement de Isaac Rabin. Il signe les accords d’Oslo en 1993 sur l’autonomie palestinienne à Jéricho et à Gaza en présence du président Bill Clinton. Cette déclaration aboutit à la reconnaissance mutuelle de la Palestine et d’Israël.

La reconnaissance de la légitimité de l’OLP par Israël est un fait marquant, puisqu’il tranche nettement avec la politique de refus adoptée par Israël et les États-Unis jusqu’alors. C’est un tournant majeur de l’histoire dans cette région.

Yasser Arafat devient le premier président de la nouvelle Autorité palestinienne et reçoit le prix Nobel de la Paix 1994 en compagnie de Shimon Peres et  Rabin.

Dix ans plus tard, hospitalisé pendant plusieurs jours à l’hôpital militaire de Clamart et plongé dans un coma profond, Yasser Arafat s’éteint le 11 novembre 2004. Dès le lendemain, sa dépouille est transférée au Caire, où un hommage international lui est rendu. Il est enterré à Ramallah en Cisjordanie, accompagné par presque 100 000 personnes.

Yasser Arafat aura vu sa vie se partager entre la lutte armée contre Israël et le prix Nobel de la paix. Pour l’histoire, il restera le principal acteur de la lutte pour la reconnaissance de la Palestine, et le symbole de la résistance palestinienne.

Mais la paix n’est toujours pas au rendez-vous, l’État Palestinien n’existe pas et les combats ont repris le 7 octobre dernier à Gaza faisant près de 27 000 morts côté palestinien et 1730 victimes côté israélien !

Concernant la mort de Yasser Arafat, une information judiciaire pour assassinat a été ouverte. Des prélèvements ont été effectués, en novembre 2012  sur la dépouille de l’ex-dirigeant palestinien, pour déterminer les causes de sa disparition. On a trouvé des traces de polonium dans le sang, l’urine, la sueur et les cheveux de Yasser Arafat. Sa veuve en est sûre : sa disparition soudaine est bien la conséquence d’un empoisonnement …

… mais c’est une autre histoire !

Version audio avec illustration musicale

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