On a bien l’impression que si les discussions sur le budget occupent l’actualité parlementaire, la chasse aux étrangers (qui n’a jamais cessé) semble à nouveau grande ouverte !
La journée du 30 octobre à l’Assemblée Nationale restera dans l’histoire comme un symbole même de la montée d’un racisme anti-étrangers, algérien en particulier.
La niche parlementaire RN de ce 30 octobre a dévoilé toute la (R)haine que ce parti politique déverse sur les immigrées en général, de l’Algérie en particulier, de sa population et de ses ressortissants présents en France.
Dans sa niche parlementaire le RN a donc proposé de rétablir le délit de séjour irrégulier en séance publique ce jeudi 30 octobre 2025. Cette proposition prévoyait d’instaurer une amende de 3 750 euros à tout étranger âgé de plus de 18 ans qui séjourne en France sans titre de séjour. L’étranger ainsi condamné pourrait également encourir une peine complémentaire d’interdiction du territoire français d’une durée maximale de 3 ans. L’objectif étant de transformer le séjour irrégulier en France en délit.
Être étranger, ce n’est pas être délinquant!
Et donc, à nouveau, ce délit de séjour irrégulier refait surface, il avait été supprimé en 2012 mais remis donc à l’ordre du jour parlementaire ce 30 octobre par l’extrême droite. Cette volonté de stigmatiser et criminaliser les étrangers et étrangères vivants sur notre territoire a des relents nauséabonds d’un racisme qui caractérise à celles et ceux qui proposent ce type de résolution. Honte à eux !
Cette proposition a été heureusement été rejetée par 209 voix contre 169
Ce ne fut pas le cas d’une autre proposition de résolution du RN, ce même jour. Il s’agissait de dénoncer et de rompre l’accord franco-algérien de 1968.

Il est vrai que cet accord donne un statut particulier aux ressortissants algériens désirant venir et s’installer en France.
Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962), offre aux Algériens des clauses spécifiques en matière de circulation, d’immigration et de séjour en France. Il permet aux ressortissants algériens d’obtenir un titre de séjour de dix ans selon une procédure accélérée. Dans le cadre d’un regroupement familial, les membres de la famille reçoivent également un certificat de résidence de dix ans dès leur arrivée si la personne qu’ils rejoignent possède ce titre.
Un accord toujours insupportable aux yeux de la fachosphère !
Cette proposition a été malheureusement adoptée par 185 voix contre 184
Le RN a laissé exploser sa joie. C’est la première fois qu’un e leurs textes proposé obtient une majorité. Une sorte de revanche des nostalgiques de l’Algérie française qui ne digèrent toujours pas l’abandon de l’Algérie par la France coloniale.
S’agissant d’une proposition de résolution, le texte n’a pas de valeur législative et contraignante pour le gouvernement, mais une forte portée politique et symbolique.
En déplacement dans la Manche, le Premier ministre Sébastien Lecornu n’a pas parlé de rompre l’accord entre Paris et Alger, mais de le « renégocier » car il « appartient à une autre époque« .
Celles et ceux qui ont voté ce texte (députés RN et plus, avec affinités) ou bien oublié de venir voter, porteront la responsabilité d’un naufrage politique et moral en soutenant un des projets de loi qui vient en contradiction avec les valeurs et la parole de la République.
Sans oublier que notre gouvernement prépare un décret sur l’AME (Aide médicale d’État) qui exclura de fait des milliers de personnes étrangères pourtant éligibles.
Ce n’est pas d’une énième loi sur l’immigration et contre les étrangers et étrangères dont ont besoin les citoyens et citoyennes qui vivent dans notre pays, c’est de progrès social, de mesures de justices sociales et fiscales qui permettent de vivre dignement de son travail ou de sa retraite, étranger ou pas !

























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