Entre janvier et mars 1939 des centaines de milliers de républicains espagnols, fuient le franquisme, traversent les Pyrénées catalanes dans la neige et le froid.

Début 1939 le gouvernement français panique face à l’un des premiers grands exodes européens des temps modernes. Non interventionniste pendant la guerre civile (1936-1939), il condamne la jeune république espagnole à la défaite politique et militaire.

Son premier réflexe face à l’afflux des réfugiés est de créer des camps de concentration.

D’Argelès au Barcarès, des baraquements sommaires entourés de fils barbelés sont construits en bord de mer, sur des terrains marécageux. Il y a des épidémies de gale et de typhus, les enfants meurent par dizaines.

Pour l’État français ces étrangers représentent une menace, mais quelle menace ?

Début 1939, quelques mois avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale le danger est pourtant ailleurs dans les visées bellicistes et expansionnistes d’Hitler et Mussolini.

Malgré cette évidence la presse hexagonale se déchaîne contre ce qu’elle nomme « Le déferlement des hordes rouges et noires ».

Sur l’air de « La France aux Français », la droite et l’extrême droite attisent la haine de l’étranger.

Dans ce contexte de recul et de défaite, des citoyens, des élus, des syndicalistes, des militants politiques, des prêtres, pour la plupart anonymes et inconnus vont faire acte de solidarité.

Quand il est minuit dans le siècle, cette solidarité n’est pas qu’une goutte d’eau dans un océan. C’est la preuve que les réflexes solidaires survivent aux pires catastrophes.

Cette série veut être un devoir de mémoire et un hommage. Elle vous amènera, village par village, ville par ville, tout au long de la frontière catalane, sur les lieux où s’est exercée la solidarité avec les républicains espagnols.

Seuls ou presque, ces militants du quotidien n’ont pas appliqué la doctrine « Plutôt Hitler que les Fronts populaires » qui allait précipiter d’autres milliers de réfugiés sur les routes d’Europe.

Ils ont maintenu la solidarité, alors que le gouvernement Daladier construisait des camps de concentration avec des barbelés.

Qu’ils en soient remerciés et qu’en ces temps présents, leur exemple puisse perdurer.

 

Cette série d’articles comportera 11épisodes qui sont autant de points de passage de la frontière catalane. Chaque semaine nous irons dans un de ces lieux. Le premier, la semaine prochaine, sera Cerbère.

Ces textes sont des extraits de lecture d’un livre de Serge Barba « De la frontière aux barbelés, les chemins de la Retirada 1939 » édité aux éditions Trabucaïre en 2017.

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