Catalogne : eau, la fuite en avant

par | 27 avril 2024 | Écologie

En matière de sécheresse, il suffit de se tourner vers la Catalogne pour savoir ce qu’il ne faut pas faire. Après les barrages désormais à sec et l’eau des fleuves détournée, la Catalogne expérimente les usines de dessalement pour endiguer la sècheresse endémique.

Cette solution comme les précédentes n’est pas la bonne.

Le gouvernement catalan a annoncé le mercredi 17 avril 2024 la création d’une usine de dessalement flottante dans le port de Barcelone. La volonté affichée est de contrer la sècheresse que connaît la ville.

Parallèlement, 19 autres usines mobiles de dessalement vont être construites en Catalogne, en particulier sur la très touristique Costa Brava.

L’usine barcelonaise sera installée sur un paquebot amarré dans le port. Elle produira 14 hectomètres cubes d’eau par an, soit 6% de l’eau consommée à Barcelone et dans son agglomération.

Cette usine va aspirer de l’eau de mer, la nettoyer, la traiter, la dessaler pour obtenir de l’eau potable.

Le problème c’est qu’une usine de dessalement est très énergivore et qu’elle rejette des quantités importantes de saumure ( un litre de saumure est produit pour un litre fabriqué ).

Sans parler des rejets de CO2. Il est évident que l’énergie consommée  aura une incidence sur le prix de revient de l’eau vendue.

Pour ce qui est de la saumure rejetée, elle est deux fois plus salée que l’eau de mer ( 70 g/L contre 37,5 g/L dans la Méditerranée ). Elle est de plus composée d’un cocktail chimique d’antimousse, anti-algues, cuivre, chlore, anti-tartre. Elle est aussi plus chaude de 3 à 4 °C que la mer.

Les premières victimes de cette saumure sont les écosystèmes marins. Dans le cas du golfe Persique qui concentre 50 % du dessalement mondial, les écosystèmes marins sont détruits.

La mer Méditerranée étant une mer quasiment fermée, elle est particulièrement exposée.

Dans le quotidien « Le Monde », Asit K. Biswas expert mondial renommé souligne l’importance de mettre fin à l’idée d’une opulence infinie de l’eau douce.

Le gouvernement catalan sait d’ailleurs que les usines de dessalement ne suffiront pas à combler les besoins des différents secteurs d’activité.

Il vient d’annoncer qu’il établirait un seuil de consommation maximal d’eau pour les hébergements touristiques.

Face à cette contrainte, le risque est grand que sur la Costa Brava de nombreuses structures privées se dotent de centrales de dessalement autonomes pour faire face elles-mêmes à des besoins non corrigés. On pense bien sûr aux campings et autres structures d’hôtellerie.

Si tel était le cas on imagine l’incidence des rejets démultipliés de saumure.

Face à cela, la question d’une priorisation des activités humaines est indispensable.

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Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers