Tel est le choix que nous impose, nos deux écologistes autoproclamés dans le final de l'élection présidentielle. A y regarder de près, leur  seule différence  réside uniquement dans le nombre de centrales nucléaires à construire.

C'est à celui qui en promet le plus, évidemment pour lutter contre le dérèglement climatique ! Et pourtant, quoiqu'ils disent : le nucléaire n’est pas bon pour le climat !Portés par un puissant lobbying, les pronucléaires tentent de séduire l’opinion publique avec cet argument imparable : « Le nucléaire n’émet pas de gaz carbonique », vraiment ? Pourtant l'’atome n’est ni anodin pour le climat, ni pour les citoyens.

Reporterre a enquêté ce mois-ci sur ce hold-up d'un débat qui n'aura pas lieu face aux lobbies qui présentent le nucléaire comme LA solution au défi climatique.

Le résultat de leur enquête est édifiant pour celles et ceux qui pouvaient encore douter. (coucou le parti communiste !)

Alors, le nucléaire, bien ou mal ? Écoutez cette journaliste du quotidien patronal L’Opinion : « La prétendue impossibilité de démanteler les centrales, la prétendue incapacité à traiter les déchets, relèvent de la fausse information. Et le nucléaire civil, quand on parle de son danger, de ses explosions, a fait dans toute son histoire moins de 1 000 victimes ». D’ailleurs, affirme-t-elle aussi : « Être antinucléaire, c’est l’équivalent climatique d’être antivax : le refus de la raison »

Tout est dit ! La raison, la logique, l'intelligence, l'honnêteté, doivent nous conduire à considérer le nucléaire comme inéluctable,  évident, incontournable et porteur du seul avenir énergétique possible. Ben voyons !

Reprenons l’affaire à la base. Tout part du sophisme que voici : « Le nucléaire n’émet pas de gaz carbonique, le gaz carbonique est mauvais pour le climat, donc le nucléaire est bon pour le climat. » CQFD ! Le raisonnement semble très convaincant, mais il ne nous apprend en fait pas grand-chose.

Ou pas davantage que deux autres sophismes tout aussi convaincants : « Les énergies renouvelables n’émettent pas de gaz carbonique, le gaz carbonique est mauvais pour le climat, donc les énergies renouvelables sont bonnes pour le climat » ; ou « Économiser l’énergie n’émet pas de gaz carbonique, le gaz carbonique est mauvais pour le climat, donc économiser l’énergie est bon pour le climat ».

Donc le nucléaire, ou les énergies renouvelables ou les économies d'énergie sont des choix tout aussi pertinents, si l’objectif est d’arrêter d’émettre des gaz à effet de serre : on pourrait adopter soit l’une des trois voies proposées, soit une combinaison des trois ensemble, soit une combinaison de deux voies

Pour choisir le bon, il faut analyser comment les solutions proposées répondent à des critères autres que l’émission de gaz à effet de serre, paramètre pour lequel elles sont à égalité. Ces critères devraient porter sur la dangerosité éventuelle des solutions, sur leur faisabilité, sur leur coût, sur ce qu’elles signifient pour la vie quotidienne, sur le type de société qu’elles impliquent.

Et surtout ne pas occulter les vraies questions.

Un accident nucléaire n'est-il pas envisageable ?

Que fait-on des déchets radioactifs pendant un temps quasi infini ?

Quelle indépendance quand on sait d'où provient l'uranium ?

Tout se passe comme si les scénarios Négawatt ou RTE n'existaient pas ? Ils ne comptent pas ? 

Et on parle si peu de sobriété car l’obsession des conservateurs pour le nucléaire repousse le débat sur la sobriété. C’est pourtant le meilleur moyen pour limiter le réchauffement climatique. Mais elle suppose une baisse des inégalités, un gros mot pour les nucléaristes.

Le vrai choix serait donc Nucléaire ou Sobriété mais ce n'est pas le choix qui nous est proposé !

 

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