Face à la résurgence de l’extrême droite dans les années 1970, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) a été une des premières associations de défense des droits démocratiques à mettre en place une structure d’analyse et d’actions.
Au 61e congrès de la LDH en novembre 1980, bien avant l’envol électoral du FN, la LDH décide de la création de la commission extrême droite nazie et fasciste, baptisée : menaces et ripostes. Cette question va être le thème principal du congrès de Lille en février 1982.
Madeleine Rébérioux présente un rapport qui pose les enjeux de l’heure. La France, à cette époque, traverse une période marquée par des attentats revendiqués par des groupuscules d’extrême droite. Les auteurs de ces attentats ne sont pas retrouvés.
Le 21 septembre 1980, le domicile d’Henri Nogueres, président de la LDH est visé. La diffusion massive des thèses négationnistes, l’action du GRECE, du Club de l’Horloge justifie amplement par ailleurs la création d’une commission de travail. La commission extrême droite de la LDH développe les contacts avec les syndicats, les associations antifascistes . . . La LCR, des journalistes, des étudiants participent aux débats.
Un groupe de travail très performant est crée, il cale ses activités autour de trois axes : analyse des attentats, signification du négationnisme, connaissance des pratiques de la Nouvelle Droite et de l’extrême droite. La commission crée un centre de documentation, elle publie des fiches à usage interne et des notes à usage externe. Elle effectue un suivi régulier du FN.
En 1997 un manuel est proposé aux militants autour d’un thème central » connaître l’extrême droite pour mieux la combattre ». La commission assiste aux réunions du Comité national de vigilance contre l’extrême droite qui regroupe des paris de gauche, d’extrême gauche, des associations et des syndicats. La crise interne qui frappe la LDH entre 1998 et 1999. La scission entre Le Pen et Mégret conduisent à la disparition de la commission. Au vu du travail réalisé pendant presque 20 ans et la séquence actuelle, une question de pose : ne faudrait il pas réactiver cette commission ?
À la fin des années 1990 il était pronostiqué que le FN vivait ses dernières heures. Et puis arriva avril 2002 . . .
Ce texte est un extrait de lecture du livre de Jean Paul Gautier « Antifascisme(s) » des années 1960 à nos jours, édité aux éditions Syllepse en septembre 2022, vendu au prix de 20 euros. Je vous en recommande vivement la lecture intégrale.
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