Visa 34 vient de sortir son nouveau bulletin consacré à la gestion des 4 villes tenues par l’extrême droite en Occitanie : Perpignan, Moissac, Beaucaire et Béziers. Ce bulletin a été élaboré à partir des réponses faites par des militants syndicaux et associatifs de ces quatre villes. Nous publions aujourd’hui le bilan consacré à Moissac.
MOISSAC (Tarn et Garonne 82)
Romain Lopez RN, ancien assistant parlementaire de Marion Maréchal. Né dans une famille de pieds-noirs d’origine espagnole avec un père policier. Élu maire en 2020 avec 62,5 % face à la liste de gauche. Il est élu deuxième vice-président de la communauté de communes Terres des Confluences, chargé du tourisme, par 37 voix contre 17.
Syndicalisme
Les personnels municipaux étaient majoritairement depuis 2 élections représentés par la FSU. Depuis, la plupart des syndicats (CGT, FSU…) ne sont plus représentés car il y a eu beaucoup de départ. À noter que quelques adhérents CGT ont soutenu le maire RN et ont été exclus du syndicat.
Employés municipaux
Beaucoup de cadres A sont partis et ont été remplacés par des cadres B ou C, heureux de prendre des responsabilités avec des promesses démagogiques mises sur la table. Dès le début, il y a eu une réorganisation des services, et certains ont été favorisés… Mais, il n’y a pas eu de diminution de personnels. Cela dit, beaucoup ont été déplacés vers les services de police.
Police
Les effectifs de police avaient déjà été augmentés dans le mandat précédent et là ils ont encore augmenté d’un bon tiers. Ils sont très présents, armés et se la jouent « cow-boy » (pressions, interventions) notamment dans une chasse aux ordures ménagères (poubelles). Tout récemment la présidente de l’association « le Nouvel Amphi » qui organisait une déambulation musicale dans la ville avec des enfants a été bousculée par des policiers qui voulaient la verbaliser parce qu’elle avait oublié son masque et qu’elle allait prendre celui qu’un commerçant lui prêtait.
Opposition
À la suite de l’adoption d’un règlement intérieur au Conseil municipal, le temps de parole des élus d’opposition est réduit au strict minimum. Il n’y a que le maire et son premier adjoint qui parlent en instance le plus souvent.
Gestion
Le maire, favorise le centre-ville au détriment des quartiers périphériques. Il a pris un arrêté d’interdiction de suspendre le linge aux fenêtres, scrute les dépôts « hors horaires définis » des poubelles et intervient (avec un suivi médiatique) quand il peut lui-même constater une « infraction ».
Communication de la Ville
Dans un des premiers numéros du journal municipal, il y avait 44 photos du maire sur 24 pages. Il s’est calmé par la suite.
Les subventions
Suppression des subventions à l’association Escale Confluences qui s’occupe des personnes isolées, à la rue. Il y a un développement des subventions aux associations liées au religieux y compris musulmanes. Par exemple, si une association veut refaire le clocher de l’église, il y aura des subventions. Sinon, pour l’instant la municipalité ne touche pas aux associations sportives ou aux associations culturelles Mais la mairie n’accède pas aux demandes du Secours populaire français, installé dans des locaux municipaux pour lesquels des travaux avaient été prévus avec l’ancienne municipalité.
Racisme et discriminations
Il y a une forte minorité de Roms bulgares notamment l’été. Ils sont indispensables à l’économie locale. Le maire est parti en croisade contre eux et notamment contre leurs épiceries. Il alimente le ressenti d’autres communautés contre eux (marocaine entre autres qui a voté pour lui). Il les accuse d’être « communautaristes », de « développer une économie parallèle » et de créer « des regroupements qui génèrent du tapage nocturne ». Romain Lopez envisage de préempter les locaux commerciaux vides des axes stratégiques afin de garantir la « diversité commerciale ».
Pour le stationnement du cœur de ville, la mairie a décidé que les places du parking souvent occupées par des Bulgares, face à l’office du tourisme intercommunal, soient rendues payantes alors que celles près de la passerelle SNCF, restent gratuites.
Histoire
Le maire aime faire des commémorations. Il est pro-Algérie française et rend hommage aux Harkis, aux combattants des guerres coloniales. Le 19 mars il met les drapeaux en berne.
Social
Le maire a menacé (alors qu’il n’en a pas les compétences) de supprimer des aides de la CAF et/ou du CCAS à un élève étranger « non assidu », à une famille dont l’enfant avait eu des gestes et des propos inappropriés…
Sans autre évaluation que son propre jugement, le maire s’est arrogé le droit de réprimer l’absentéisme scolaire. Il exige désormais que le personnel municipal des écoles et du centre de loisirs lui transmette une fiche de recueil de faits en cas de suspicion de violences sur enfant. Le maire décidera alors des suites à donner. Pourtant la loi impose que le professionnel qui soupçonne des violences à l’égard d’un enfant adresse sans délai un signalement au département qui est l’autorité compétente en matière de protection de l’enfance.
Culturel
La mairie a supprimé les subventions au Festival Voix (cultures du monde) et a favorisé la création de la fête du chasselas (raisin de table) afin de glorifier la ruralité et le localisme, promouvant une autre forme de traditionalisme.
Identitaires
À noter que Pierre Verdier qui a été candidat FN sur la circonscription a prêté son terrain à un « stage » du groupe fasciste Jeune Nation d’Yvan Benedetti où des propos antisémites, racistes et négationnistes ont été entendus. Depuis l’élection de la nouvelle municipalité RN, les affiches pétainistes, identitaires, révisionnistes fleurissent sur les murs de la ville à intervalle régulier et sur les réseaux sociaux se multiplient les attaques contre les militants progressistes et surtout communistes qui s’opposent à M. Lopez (Moissac Au Cœur, Moissac Mérite Mieux).
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