Le 22 octobre 1879, voilà exactement 146 ans, l’ Américain Thomas Edison invente l’éclairage électrique.
Ce bricoleur de génie est né à Milan dans l’Ohio le 11 février 1847. Thomas Edison ne s’attarde que trois mois sur les bancs de l’école pour cause d’instabilité ! Sa mère, Nancy, ancienne institutrice, lui donne les bases de l’instruction. Lui-même n’a de cesse d’étudier les sciences et de tenter les expériences les plus farfelues.
À douze ans, une compagnie ferroviaire l’embauche pour vendre des friandises dans les trains et l’autorise à installer son laboratoire dans le wagon à bagages. Mais, par accident, il y met le feu, ce qui lui vaut de perdre son premier gagne-pain…
Là-dessus, il achète une presse d’occasion et imprime son propre journal dans un vieux wagon. Puis il s’intéresse au télégraphe qui suit les voies de chemin de fer et devient à 15 ans télégraphiste sans cesser d’inventer, y compris une machine à voter. Tout son salaire passe dans l’achat d’ouvrages techniques.
En 1869, Thomas Edison vend son premier brevet et reçoit 40.000 dollars de la Western Union pour perfectionner une machine à transmettre les cours de la Bourse. C’est la fin de la «galère».
L’inventeur en herbe ouvre à 23 ans sa première usine dans le New Jersey, dédiée au matériel télégraphique. Véritable bourreau de travail, il a coutume de rappeler à ses collaborateurs : «Le génie, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration».

Dans son nouveau laboratoire de recherche il invente le phonographe, avec un cylindre tournant sur lequel est enregistrée la voix humaine. Il effectue lui-même le premier enregistrement en 1877.
Breveté le 19 février 1878, cet appareil, qu’il appelle avec tendresse son «baby», lui apporte un début de célébrité (huit mois plus tôt, notons-le, le Français Charles Cros, poète maudit et inventeur à ses heures, a déposé un brevet pour un appareil similaire).
Mais l’habile Américain atteint les sommets de la gloire l’année suivante, en 1879. Il se penche sur la lumière… Comment faire pour ne plus s’éclairer au gaz, au pétrole ou à la bougie ? Certes, on connaît le principe de l’électricité mais on ne mesure guère ses applications en raison des problèmes engendrés par la chaleur et l’incandescence.
Edison a une drôle d’idée : mettre au point un filament capable d’émettre de la lumière au passage de l’électricité. Il recherche le matériau idéal aux quatre coins du monde. Après avoir expérimenté 6000 filaments différents, ce qui témoigne d’une rare détermination et réalisé quelque 1200 tentatives, il opte finalement pour un filament en bambou du Japon, courbé en U. Il le relie sous vide à deux fils de platine conducteurs…. Et que la lumière soit !
Thomas Edison réussit à produire un éclairage durable : une lampe à incandescence qui va durer 40 heures. Elle soulève les États-Unis d’enthousiasme et va révolutionner les sociétés humaines.
C’en est fini de l’éclairage au gaz ou au pétrole, odorant et dangereux, qui avait remplacé un siècle plus tôt les chandelles de suif et les cierges de cire, eux-mêmes apparus au Moyen Age.
L’ampoule électrique (du latin ampulla, « petit flacon ») est née !
Mais une controverse attribue en réalité cette invention révolutionnaire à l’Anglais Joseph Swan dès 1878 et aurait été simplement améliorée par Thomas Edison en 1879.

Suite à un procès, les deux inventeurs obtiennent le droit de fabriquer chacun leurs ampoules. Swan invente alors le culot à baïonnette et Edison le culot à vis.
En homme d’affaires avisé, il ne s’en tient pas là et installe à New York un générateur de courant continu pour alimenter les ampoules qu’il vend à la municipalité et éclairer le quartier de Wall Street.
Fort de ses succès, Thomas Edison fait bâtir un nouveau complexe de recherche dix fois plus grand que le précédent, avec pas moins de cinq mille employés et chercheurs.
Dans son sillage, une myriade d’inventeurs et d’entrepreneurs révèlent leurs talents en Europe et en Amérique. La compétition est rude entre tous ces génies qui travaillent peu ou prou les mêmes projets. Edison lui-même reçoit et travaille avec d’éminents inventeurs, tel Eastman, fondateur de Kodak, ou Henry Ford.
On assiste dans les années 1880 à la naissance de très nombreuses entreprises autour des applications de l’électricité Edison industrialise lui-même ses inventions dans ses propres entreprises. Celles-ci sont regroupées dès 1892 en une seule du nom de General Electric (GE), dont le capital ne tarde pas à lui échapper. Elle figure encore aujourd’hui parmi les principales multinationales et fabrique des moteurs d’avion aussi bien que des logiciels ou de petits équipements électroniques.
Mais l’’inventeur est victime de quelques erreurs d’appréciation : il vend ses brevets sur les ondes hertziennes à l’Italien Guglielmo Marconi, qui, grâce à cela, invente la radio.
Ami de l’industriel Henry Ford, il projette de développer avec lui des voitures électriques mais le moteur à explosion aura le dessus…
Edison connaît d’autres déconvenues. Ainsi voit-il son phonographe à cylindre détrôné par le disque. Mais, indestructible, il se relève à chaque fois, ne cessant de concevoir de nouveaux produits, y compris celui de la chaise électrique en 1888 !
Il brevète en 1891 un appareil individuel à reproduire les images animées, le kinétoscope, associé à des films perforés au format de 35 mm. Mais cette invention passe à la trappe après la présentation, quelques mois plus tard, à Paris, du cinématographe des frères Lumière..

Edison fut étonnanment fertile en inventions les plus diverses. Et on lui attribue quelques de onze cents brevets.Inventeur infatigable, , créateur de génie, Thomas Edison poursuivra ses travaux jusqu’au dépôt de son dernier brevet à l’âge de 83 ans, un an avant sa mort.
Sa lumière s’est éteinte, nous laissant pantois par tant d’imagination, Edison étant l’un des hommes dont les inventions ont transformé la vie de l’humanité. Le prestigieux inventeur meurt en pleine gloire le 18 octobre 1931. Trois jours plus tard, en signe d’hommage, les États-Unis se plongent dans l’obscurité pendant une minute !
La même frénésie d’invention se retrouvera quelques dizaines d’années plus tard dans la micro-informatique et la téléphonie mobile …
… mais c’est une autre histoire !