Une autre histoire – 31 mars 1596, naissance de Descartes

par | 30 mars 2025 | Histoire

Le 31 mars 1596, voilà exactement 429 ans, René Descartes voit le jour à La Haye en Touraine.

Fils d’un conseiller au parlement de Rennes, c’est un enfant maladif mais plein d’une insatiable curiosité. Il fait ses études au collège jésuite de La Flèche. Au sortir du collège, il complète son éducation en apprenant la danse, l’équitation et l’escrime. Sitôt sa licence de droit en poche, il se lance dans la vie parisienne. Dépourvu de prestance physique mais fort de sa supériorité intellectuelle, dont il a pleinement conscience, il se montre bon séducteur.

En 1618, comme débute la « guerre de Trente Ans », il s’engage dans différentes armées d’Europe et découvre de la sorte le «grand livre de la vie» comme il dit. Selon ses notes posthumes, il renonce à cette vie d’aventures «le 10 novembre 1619, lorsque rempli d’enthousiasme je trouvai le fondement d’une science admirable». Il s’enferme dès lors et se livre à la spéculation scientifique et philosophique, d’abord à Paris puis en Hollande, où la liberté de pensée est mieux assurée.

René Descartes devient très vite célèbre par ses nombreuses lettres et ses travaux mathématiques. Mais cela ne lui suffit pas. Il souhaite mettre un terme à la longue suprématie d’Aristote en fondant une science universelle. En prenant pour point de départ le sujet connaissant, il propose une méthode inédite fondée sur le doute radical, qui vise la certitude, autrement dit l’absence de doute. Il se pose en fondateur de la philosophie moderne et d’une méthode de raisonnement qu’il est convenu d’appeler cartésienne. C’est ainsi qu’il publie le 8 juin 1637 un opuscule mystérieux en français intitulé Discours de la Méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. cet ouvrage est publié à La Haye au Pays bas, ville du même nom que celle de sa naissance, çà ne s’invente pas ! Il n’a pas signé son ouvrage pour éviter les tracasseries de toutes sortes et surtout les foudres du Saint-Siège qui, quatre ans plus tôt, a jugé et condamné Galilée.

Mettre de l’unité dans les sciences, tel est le souci de Descartes. Sa volonté première est de substituer à la science incertaine du Moyen Âge une science qui aurait le même degré de certitude que celui des mathématiques. Cette extension de la certitude des mathématiques à l’ensemble de tous les savoirs prendra le nom, dans les Règles pour la direction de l’esprit, de mathématique universelle.

C’est dans l’unité de l’esprit que cette science universelle va trouver sa première condition. Dans la première des Règles pour la direction de l’esprit, Descartes affirme que les différents savoirs dont peut se glorifier l’homme sont tous issus de la même sagesse. C’est toujours une pensée unifiée qui est à l’œuvre dans la science. Cette sagesse est capable, à elle seule, d’éclairer les objets de chacune des sciences particulières, tout comme le Soleil éclaire l’ensemble des objets visibles.

Pour que cette unité soit possible, le monde doit lui-même être fait d’une seule et même matière ; la sagesse humaine pourra ainsi s’y appliquer simplement. Autrement dit, l’astronomie, la physique et la biologie doivent obéir aux mêmes lois. Cependant, il faut constituer une méthode, pour découvrir ces lois.

La méthode cartésienne est un ensemble de règles simples et certaines qui permettent :
– premièrement, d’éviter l’erreur, ce qui constitue l’aspect critique de la méthode ;
– deuxièmement, de découvrir la vérité dans toutes les matières, selon de bonnes règles de recherche scientifique

Descartes pose alors quatre règles indispensables à la connaissance :
– se méfier de tout et en premier lieu des sens c’est la règle du doute,
– ensuite décomposer un problème en ses différents éléments (règle de l’analyse),
– puis réagencer chaque élément du plus simple au plus complexe (règle de la synthèse ou induction),
– enfin vérifier que le raisonnement n’a rien oublié (règle de l’énumération ou déduction).

Parce que les situations de la vie quotidienne réclament rapidité et efficacité, les hommes sont naturellement enclins à juger vite. L’esprit humain a tendance à reproduire cette rapidité de jugement dans des matières scientifiques qui exigent pourtant une certaine retenue.

L’aspect critique de la méthode consiste alors en un effort de la volonté pour suspendre notre assentiment à tout ce qui n’est ni clair, ni distinct.
Est claire l’idée qui est immédiatement présente à l’esprit, qui se manifeste à lui par le biais d’une intuition directe.
Est distincte l’idée dont le contenu nous apparaît de façon assez nette pour que nous puissions la séparer de toutes les autres.

Le Discours de la Méthode marque la naissance de la philosophie moderne. Avec lui, l’argument d’autorité cède la place au doute et à la méthode. Mais celle-ci est rendue possible par la certitude que chacun possède la capacité de penser le vrai.

En d’autres termes, on ne peut avoir la capacité de douter de toutes choses de façon constructive que si l’on ne doute pas de sa propre capacité à douter ! Ce que Descartes exprime dans la quatrième partie du Discours de la Méthode en une formule célébrissime : «Je pense, donc je suis» (souvent transcrite en latin : cogito ergo sum).

En 1649, René Descartes, au faîte de la renommée, correspond avec la reine Christine de Suède. Celle-ci l’invite à Stockholm et lui demande régulièrement des leçons de philosophie dans la bibliothèque de son palais, à 5 heures du matin !

 Le savant écrit pour elle le Traité des Passions avant de mourir d’une pneumonie, d’épuisement et de froid le 11 février 1650, à 53 ans.

La philosophie de Descartes est d’une extraordinaire complexité mais reste toujours d’une brûlante actualité Ce qui inspire ses analyses c’est le sentiment aigu qu’il garde de la valeur unique de notre liberté. Il n’a pas été seulement le philosophe des idées claires et de la méthode mais il a beaucoup réfléchi à la morale, à la passion, au désir, à la question de l’âme et du corps, à la musique et tente de retrouver une sagesse en un temps où l’univers médiéval vient d’être brisé.

Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, écrivait-il.

Aujourd’hui, au regard de la situation internationale,  j’en  doute !!!

….mais c’est une autre histoire

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