Samedi 24 septembre après midi à Béziers, les trombes d’eau annoncées par les suppôts de la manif pour tous ne sont pas venues empêcher le déroulement de la première marche des fiertés biterroise.

Avoir le soutien de la météo n’était pas gagné, ce fut la première victoire. La seconde victoire c’est le très large rassemblement réalisé au niveau local.

Du PS au NPA tous les partis de gauche étaient là. Les syndicats, les associations étaient aussi présentes. Cerise sur le gâteau il y avait surtout du monde, entre 300 et 500 personnes.

Du monde bigarré : il y avait des invisibles du genre, des très jeunes, des cheveux grisonnants ou poivre et sel. Au final, un très large arc de cercle de la population biterroise s’était donné rendez-vous ce samedi sur le parvis du théâtre pour le départ de cette marche.

Une foule comme on l’aime, une foule mélangée, loin très loin des replis identitaires.

La marche a sillonné une partie des quartiers emblématiques de Béziers : le centre-ville bien sûr, mais aussi Garibaldi, la gare, le Polygone, l’avenue Wilson.

Au Pont Noir un service d’ordre discret et des forces de l’ordre débonnaires n’ont pas pu empêcher une agression homophobe qui visait un couple de deux hommes.

Des jeunes gens allergiques à l’homosexualité ont jeté des cailloux pris sur le ballast de la voie de chemin de fer pour les jeter depuis le haut du pont sur la fin du cortège.

Dans une totale inconscience ils ont touché deux personnes à la tête, ce qui aurait pu entraîner des conséquences dramatiques.

Cette violente intolérance nous a rappelé que nous étions à Béziers où le maire et la députée ont ostensiblement affiché leur soutien aux thèses de la manif pour tous et à un intégrisme religieux.

Question intégrisme, il faut aussi noter, au long du cortège : des remarques, insultes, moqueries d’un autre intégrisme religieux. Celui qui tue les femmes en Iran quand elles portent mal leur voile.

Cette première Marche des fiertés à Béziers s’est déroulée dans une ville qui n’est plus habituée à ce que la différence s’affiche.

Cette irruption dans un espace urbain chloroformé et policé est un immense progrès.

Comme le disaient les jeunes organisateurs à l’issue de la manifestation (voir sur notre site rubrique courrier des lecteurs) il reste maintenant à ancrer cette marche dans la vie politique, sociale, culturelle, revendicative, biterroise.

Il reste maintenant à la transformer en tradition. Une tradition qui pour une fois ne sera pas celle de la corrida, de la messe aux arènes ou de la crèche à la mairie.

Une tradition de l’ouverture à l’autre.

Loin des jeux de mots machistes qui sont liés au patronyme de la ville. Ce samedi 24 septembre 2022, comme dit la chanson, la différence était debout et pour nous à EVAB ça veut dire beaucoup.

Samedi 24, la ville était (bi)terroise !

 

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