Une rhétorique ménardienne filasse

par | 15 janvier 2023 | Politique locale

En séance du conseil municipal, il n’est pas rare d’entendre Robert Ménard user d’une rhétorique boiteuse.

Ainsi, lorsqu’un conseiller d’opposition pose une question relative, par exemple, à une subvention à attribuer à l’entreprise privée ASBH, le maire répond régulièrement :

« Si vous contestez l’attribution d’une telle subvention,

c’est que vous n’aimez pas le rugby,

si vous n’aimez pas le rugby, c’est que vous n’aimez pas Béziers »

On ne relèvera pas que « poser une question sur une subvention » n’est pas « contester l’allocation de ladite subvention. »

En revanche, on s’étonnera du raisonnement qui consiste à affirmer que l’ensemble des personnes qui n’aiment pas le rugby est inclus dans l’ensemble des personnes qui n’aiment pas Béziers.

Quel est donc ce raisonnement bancal dont Robert Ménard est coutumier ?

Une logique de pacotille

Il s’agit d’un syllogisme mal construit.

Le syllogisme est un raisonnement logique mettant en relation au moins trois propositions : deux ou plus d’entre elles, appelées prémisses, conduisent à une conclusion.

Le syllogisme permet d’établir la validité formelle de la conclusion, qui est nécessairement vraie si les prémisses sont vraies :

Tous le hommes sont mortels

Or, Socrate est un homme

Donc Socrate est mortel.

Autre formulation :

1 / l’ensemble des hommes est inclus dans l’ensemble, plus vaste, des mortels

2 / or Socrate appartient à l’ensemble des hommes

3 / donc Socrate appartient à l’ensemble des mortels

Un faux syllogisme

Un faux syllogisme se produit lorsqu’une conclusion absurde est déduite de prémisses semblant correctes mais n’obéissant pas aux règles d’inclusion.

Par exemple :

Tous les humains sont mortels. (A ⇒ B)

Un âne est mortel. (C ⇒ B)

Donc un âne est un humain. (C ⇒ A)

La conclusion est fausse car B n’implique pas A : il est possible d’être mortel sans être humain.

Comme il est possible de ne pas aimer le rugby et d’aimer Béziers…

Béziers, tu l’aimes ou tu le quittes

Je vais vous faire un aveu : je n’aime ni le rugby, ni Béziers.

Alors, Robert Ménard, qui ne s’encombre jamais, à supposer qu’il en ait la capacité, d’une certaine rigueur de raisonnement, prononce la sentence bien connue : « Béziers, tu l’aimes ou tu le quittes ! »

Décidément, un Ménard, ça ose tout et c’est même à ça qu’on le reconnaît !

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