Le "reste à vivre", c'est ce qu'il reste une fois les dépenses obligatoires payées (eau, électricité, chauffage, loyer etc...). Il ne reste pas grand chose à la plupart d'entre nous dès le 10 du mois !

Au moment même où le  scandale qui a entouré le montant de la rémunération de Carlos Tavares, président de Stellantis, a relancé le débat sur les faramineuses rétributions des dirigeants du CAC 40, Oxfam publie une étude de l’association Oxfam qui vient rappeler que le phénomène est général parmi les quarante entreprises de l’indice vedette de la place parisienne. Et même qu’il n’a cessé de s’aggraver.

Le rapport d’Oxfam, titré « Cash 40 : trop de millions pour quelques hommes », décortique les montants versés en 2022. Sur l’année concernée, la rémunération des dirigeants de ces groupes est, en moyenne, 130 fois supérieure à celle de leurs salariés. En 2019, leurs gains n’étaient « que » de 111 fois au-dessus de la moyenne des salariés.

Au sein des grandes multinationales françaises, les inégalités ont donc augmenté. En termes nominaux, la rémunération moyenne des dirigeants a été de 6 659 169 euros en 2022, soit 27 % de plus en trois ans. Oxfam précise que sur la même période, la hausse des rémunérations moyennes des salariés a été de 9 %.

En tête du classement et de loin, Daniel Julien, le dirigeant de Teleperformance, un groupe de centres d’appels, qui est la plus éloignée de celle du salaire moyen : il est payé 1 453 fois plus

Les adjectifs français les plus précis pour décrire cette situation ne suffisent pas ! Insoutenable, écœurant, consternant, affligeant, inacceptable,  honteux, car ... on n'est plus, là , dans l'inégalité mais dans la démesure et l'intolérable !

Et encore ces chiffres sont donnés en référence aux salaires moyens.

Revenons au "Reste à Vivre " évoqué plus haut car les familles françaises vivent elles dans un autre monde que celui décrit opar Oxfam,  un monde où 9,1 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en 2021, soit 1 158 euros par mois pour une personne seule, un monde où plus d'un tiers des familles se retrouvent avec moins de 100€ sur leur compte dès le 10 du mois et 17% entre 100 et 200€ en 2023  d'après l'enquête IFOP, soit la moitié de la population avec moins 200€ au 10 du mois !

Pire, la moitié des français en viennent même à "sauter des repas" régulièrement ou occasionnellement et 41% ont reporté certaines dépenses de santé ces 12 derniers mois,.

Par ailleurs, 1/3  des Français admettent qu’il leur arrive de ne pas pouvoir payer à l’heure les charges liées à leur logement.

Conséquence, plus d’un français sur deux a réduit ses dépenses alimentaires pour des motifs financiers ces douze derniers mois, soit deux fois plus que ce que l’Ifop pouvait mesurer en 2007.

Tous les rapports vont dans le même sens, ceux des Restos du Cœur, d'Emmaus, du Secours Catholique ou du Secours populaire , la pauvreté est en forte augmentation en France. Les gens n'y arrivent plus ! C'est la misère qui se généralise ! Avec ou sans emploi, les associations humanitaires voient les demandes d'aides alimentaires exploser.

Ces conditions matérielles de vie des Français les plus pauvres fragilisent leur santé mentale: les troubles anxio-dépressifs étant bien plus fréquents dans la fraction de la population la plus en difficulté financièrement quel que soit l’indicateur retenu.

Autant d'éléments qui provoquent au mieux de l'anxiété, au pire une dépression voire des pensées suicidaires. Insécurité financière et détresse psychologique apparaissent liées dans les rangs des personnes affectées de pensées suicidaires.

La théorie du ruissellement chère à Emmanuel Macron n'est pas au rendez-vous ou bien c'est un ruissellement ascensionnel ! Il en est bien capable !

D'autant plus qu'au même moment on va encore réduire les allocations chômage, durcir le reste à charge sur les consultations ou les médicaments, augmenter le prix du gaz, et j'en passe !

Alors,  il ne reste plus qu'à tenter de (sur)vivre ! mais aussi de crier que ça suffit !