« Sans scrupule ni hésitation, nous éliminerons ceux qui ne pensent pas comme nous »

Général Emilio Mola 1936

Les leaders de la rébellion, les généraux Mola, Franco et Queipo de Llano, considéraient le prolétariat espagnol comme une race inférieure qu’il fallait subjuguer par une violence soudaine et sans compromis, au même titre que les Marocains qu’ils avaient combattus dans la guerre du Rif.

Ils appliquèrent en Espagne la terreur exemplaire qu’ils avaient apprise en Afrique du Nord, en déployant la Légion étrangère espagnole et les mercenaires marocains de l’armée coloniale, « les regulares ».

Les généraux approuvaient et entretenaient la barbarie de leurs soldats, comme l’atteste le journal de guerre tenu par Franco en 1922.

L’armée d’Afrique utilisa cette même terreur quand elle fut engagée en Espagne au début de la guerre civile.

Le but de cette violence était de garantir aux classes dominantes le maintien des intérêts remis en cause par les réformes démocratiques et sociales républicaines.

Quand le général Mola appelait à éliminer « ceux qui ne pensent pas comme nous », il parlait pour le clergé et pour une partie des cadres de l’armée. Il estimait que la défense de l’ordre établi exigeait l’éradication de la « pensée des éléments progressistes libéraux et de gauche ».

Pour les militaires factieux ? les progressistes et la gauche avaient contesté les dogmes du principal parti de droite la CEDA (Confédération espagnole des droites autonomes).

Avant la première république espagnole, en 1931, la religion, la patrie, la famille, l’ordre, le travail et la propriété étaient des composantes intouchables de la vie économique et sociale en Espagne.

Le mot « hiérarchie » était parfois inclus dans la liste pour souligner que l’ordre social existant était sacro-saint.

Pour protéger ces dogmes, dans les zones occupées par les rebelles, les victimes immédiates n’étaient pas seulement les instituteurs, les francs-maçons, les médecins et avocats libéraux, les intellectuels et les syndicalistes, mais tous ceux qui auraient pu propager des idées. Les meurtres s’étendaient aussi à ceux qui auraient pu être influencés par leurs idées : les ouvriers syndiqués, ceux qui n’allaient pas à la messe, ceux qui étaient soupçonnés d’avoir voté en février 1936 pour le Front populaire et les femmes qui avaient reçu le droit de vote et le droit au divorce.

Pour réaliser ce travail de mémoire sur la réalité de la reconquête franquiste, je vous propose des extraits de lecture de l'excellent livre de Paul Preston "Une guerre d'extermination, Espagne 1936-1945" paru en livre de poche aux éditions Texto en 2019.

Ces extraits de lecture seront mis en ligne en exclusivité sur le site d'EVAB chaque semaine, le lundi

 

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