Les résistances à l’extrême droitisation de la vie politique sont à l’œuvre partout dans le monde. Elles prouvent une chose, la défense de l’État de droit est un combat permanent. Face aux velléités autoritaires, génocidaires, liberticides en cours, nous vous proposons un tour d’horizon stimulant des résistances en cours.
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans toute la France samedi dernier contre le racisme et l’extrême droite. La « bollosphère » avait pourtant lancé une campagne nauséeuse pour dissuader de manifester. Dans ce concert où la haine fait concurrence à la bêtise on retiendra les contributions de Wauquiez : « ceux qui vont défiler sont complices de la haine des juifs », de son concurrent aux primaires LR, Lisnard : « des fascistes ont manifesté contre le fascisme ». Du côté de l’extrême droite, on a aussi donné dans la dentelle en évoquant : « une marche contre l’antisémitisme ». Dans un contexte où les rôles sont inversés entre droite et gauche, on retiendra la forte mobilisation dans les grandes villes.
En Turquie, des millions de personnes ont manifesté dans tout le pays pour protester contre l’incarcération du rival politique d’Erdogan, Imamoglu. La vague de protestation s’est répandue dans tout le pays. Il y a un an, quasiment jour pour jour, le maire social-démocrate incarcéré avait remporté l’élection municipale d’Istanbul avec 800 000 suffrages d’écart face au candidat d’Erdogan. Il se préparait à briguer un mandat présidentiel.
Aux USA, pour bousculer l’apathie du Parti démocrate face aux attaques de Trump, Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez ont lancé une série de meetings dans tout le pays. Partout le mot d’ordre « combattre l’oligarchie » est de mise. À Denver au Colorado, 34 000 personnes ont assisté à une prise de parole du tandem de gauche qui lutte contre la stratégie du « choc et de l’effroi » utilisée par Trump pour créer de la sidération et empêcher les mobilisations.
En Israël, le premier ministre génocidaire s’attaque à tout ce qui peut entraver son pouvoir. Ce qui reste de démocratie et de contre-pouvoir est en train d’être englouti. Netanyahou revendique l’annexion de Gaza et la déportation des Palestiniens. Le principal chef de l’opposition Yaïr Lapid a appelé à une grève générale dans le cas où le Premier ministre ne tiendrait pas compte de l’avis de la Cour suprême. L’amplitude des manifestations n’est pas sans rappeler celles de 2023. Le 22 mars dernier, ils étaient des dizaines de milliers à réclamer la libération des otages et à manifester contre la dérive dictatoriale du gouvernement.
Au Groenland, le déplacement de l’épouse du vice-président des USA dans le cadre d’une visite « privée avec des membres du gouvernement » est vu comme une provocation par la population locale. Les responsables des 5 partis groenlandais ont signé un communiqué commun qui dénonce le comportement inacceptable des USA. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté avec le slogan « nok er nok » ( assez et assez ) devant le consulat américain à Nuuk.
En Serbie, la jeunesse de Belgrade et d’autres grandes villes du pays manifeste depuis des semaines contre le pouvoir illibéral et prorusse du président Vucic. Ils étaient 300 000 à Belgrade à la mi-mars.
Partout dans le monde ces résistances posent les bases d’un ressac démocratique face à la vague populiste. L’urgence actuelle est de faire vivre ces résistances et de les faire prospérer.
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