Branle le bas de "combat" pour la viticulture languedocienne en cette fin d'année 2023 et grosses mobilisations : manifestation régionale à Narbonne  le 25 novembre dernier, réunion avec le préfet de l'Hérault puis avec le ministre  Marc Fesneau qui s'est rendu ensuite au  SITEVI à Montpellier sans parler du plan irrigation du Département de l'Hérault.

Au menu, la crise viticole évidemment et comment en sortir entre aides financières et résilience.

Le problème de la viticulture languedocienne ne date pas d'hier. À chaque crise, des solutions ont été trouvées pour permettre au secteur de vivre, voire de survivre. Aujourd'hui, la crise climatique vient en rajouter une couche puisque la sécheresse est là. Face à cela se dessine et se conforte une tendance poussée par les gros opérateurs : il faudrait arroser la vigne. La vigne ne serait plus, avec l'olivier, la plante la mieux adaptée à la sécheresse, à la chaleur ?

Certes,  il n'y a pas d'agriculture sans eau mais quelle eau pour quelle agriculture ?

Quelle eau, car on le sait depuis longtemps elle va devenir rare et précieuse et elle doit pourtant continuer à être un bien commun

Quelle agriculture ? car s'il n'y a pas de bons ou de mauvais agriculteurs, comme il n'y aurait pas de bons ou de mauvais chasseurs. Mais peut-être y a-t-il une bonne et une mauvaise agriculture car on ne peut que constater que certaines modèles agricoles tournent le dos (entre autres désagréments), à une utilisation raisonnée, raisonnable, citoyenne et vertueuse de l'eau, je le rappelle un bien commun.

 Les difficultés rencontrées par le monde agricole et viticole en particulier ne sont pas que la conséquence du dérèglement climatique, elles le sont aussi d' un modèle économique et d'une politique agricole qui l'écrasent et le maintiennent  sous perfusion. Le modèle de production viticole est à bout de souffle. Les vignerons sont victimes des politiques de massification de la production de vin. On en voit le résultat !

Donc au delà de la problématique de l'eau, le véritable défi qui se pose à nous est de savoir quelle agriculture, demain, permettra à la fois de produire suffisamment, sainement, en préservant l'avenir tout en générant un revenu agricole digne.

A qui profite le crime ? Qui est en crise ? Qui en sont les victimes ? Le monde agricole ou les labos ? Les semenciers ou la santé des consommateurs ? Les industriels ou les agriculteurs ? la grande distribution ou le petit commerce ?

Au delà des bassines, méga ou pas, des retenues collinaires, de l'irrigation par aspersion  ou goutte à goutte, c'est à dire au delà de la gestion et de l'utilisation de la ressource, ce problème de l'eau s'inscrit dans une vision plus large de l'avenir et de la place de l'agriculture dans la société, ses objectifs, ses méthodes, son rôle dans la sauvegarde de la fertilité des terres et de la santé des populations. Les pouvoirs publics doivent prendre leur responsabilité car les fonds d'urgence ou les grands projets d'irrigation ne résolvent pas le problème  de fond, celui de la remise en cause du modèle agricole dominant et imposé.

Il ne s'agit pas que de produire pour produire mais de répondre aux besoins.

Il ne s'agit pas que de nourrir mais de nourrir en préservant la santé des populations.

N'écoutons pas  ceux qui n'ont comme seul objectif de maintenir un système économique et agricole qui les nourrit eux, largement, mais sous forme de profits  et de bénéfices qui n'ont rien à voir avec les défis qui nous attendent, qui nous préoccupent et dont ils se contrefoutent !

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