L’inimaginable s’est produit mercredi 23 mars 2022 au soir à Béziers. Dans une salle Zinga Zanga qui recevait près de 700 personnes, le nom de Robert Ménard a été hué, sifflé, par les militants de Reconquête.

Qui aurait parié il y a quelques mois, quelques semaines en arrière, que le nom de Robert Ménard serait hué, sifflé dans un meeting d’extrême droite à Béziers, dans « sa » ville ?

Qui aurait parié que Reconquête présenterait un ou une candidate contre la députée biterroise en juin prochain ?

Pas grand monde sûrement, tant ce scenario paraissait alors inimaginable !

Dans le conflit ouvert qui oppose Zemmour et Le Pen pour le leadership de l’extrême droite, Ménard jouait jusqu’à présent le rôle d’ambulancier. Le fait que les partisans de Zemmour aient décidé de tirer sur l’ambulance est tout sauf anodin.

C’est une déclaration de guerre civile.

En décidant de porter la guerre sur les terres de la franchise Ménard, Reconquête envoi un message on ne peut plus clair aux députée / maire de Béziers : vous êtes avec nous ou contre nous !

Dans une ville où tous les cadres du RN sont partis à Reconquête, ce règlement de comptes vise bien sûr les soutiens locaux de Marine Le Pen, mais il vise aussi et surtout les élus de la majorité Ménard à la mairie, à l’agglomération et dans les villages.

Le message envoyé par Reconquête est là aussi on ne peut plus clair : il va falloir choisir.

Au vu des parrainages accordés à Zemmour, certains ont déjà choisi.

Dans la bataille des législatives qui s’annonce, la majorité Ménard peut se fracturer en deux camps irréconciliables. Il faudra beaucoup d’habilité tactique aux députée / maire pour éteindre l’incendie qui couve entre pro-Zemmour et pro-Le Pen.

C’est bel et bien la franchise Ménard qui est en danger à Béziers. Elle est attaquée à l’extrême droite, à droite et au centre. Il semble bien loin le temps où les Ménard avaient un boulevard vide devant eux pour accéder au pouvoir.

Á gauche, dans l’immédiat, on ne peut que compter les points dans ce début de guerre civile.

Nous aurions pourtant tort de nous en satisfaire et de nous en contenter. Cette guerre nous rappelle que la violence verbale et physique est intrinsèque aux rapports de forces dans l’extrême droite.

Si cette violence peut être momentanément dirigée contre un ennemi interne, elle a vocation à être dirigée fondamentalement contre les ennemis externes.

Pour qualifier l’ennemi externe Ménard, Zemmour et Le Pen sont d’accord entre eux. La bataille du leadership terminée c’est vers cet ennemi qu’ils se tourneront et qu’ils agiront.

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