1er juin. Pour être en lien avec l’actualité, la une du Journal du Biterrois (journal de propagande de Robert Ménard) titre « On déconfine », accompagnée de la photo d’une jolie femme en bikini allongée au soleil sur le pont d’un yacht. Dans ce numéro, on apprend qu’une campagne nationale de pub a été lancée avec ce titre mensonger « Béziers-sur-Mer » faisant croire que Béziers serait une ville côtière, alors qu’elle se trouve à 12 km de la mer.

« Avec une énorme ambition : faire connaître à la France, voire à l’Europe, que notre cadre de vie est une formidable destination de vacances, à la fois culturelle et pour les loisirs. » dit sans rire le journal. On comprend mieux pourquoi Robert Ménard a viré l’ancien directeur de l’office du tourisme qui était contre ce genre de communication. Évidemment, la photo de cette campagne de mensonge est illustrée par un couple des années 50, allongé sur le sable, le regard niais, un sourire aux lèvres… Tout fait faux dans cette pub. On tourne la page, et on se retrouve de nouveau sur un yacht privé, avec toujours une jolie femme qui nous regarde, un verre de Martini (ou de vin ?) à la main et des lunettes de soleil. Titre de l’article : « La grande évasion ». Et le commentaire qui l’accompagne : « Vous pouvez embarquer sur un yacht et passer la journée au large. Soudain, vous êtes au paradis. La grande bleue enrobe vos pensées, vous êtes allongé, un cocktail à la main, la côte de bœuf grille en douceur sur la plancha, la musique lounge vous berce et enfin, vous décrochez. Tout cela, c’est possible ». Mais les tarifs vont de 650 € (demi-journée) à 1950 € (journée de 9h à minuit), auxquels il faut ajouter la restauration et les boissons. Rappelons-le, Béziers est une des villes les plus pauvres de France.

2 juin. Glissement. En ce début de mois, juste avant les élections régionales et départementales, il est clair qu’une partie de la droite française est en train de se déchirer… D’un côté, il y a ceux qui disent comme le vice- président des Républicains, Guillaume Peltier, avoir « les mêmes convictions » que Robert Ménard maire de Béziers : « Échanger, discuter, travailler avec Robert Ménard ne me dérange en rien. (...) c'est un élu indépendant ». Une perche que le maire de Béziers n'a pas tardé à saisir : « Je salue la lucidité, le courage et l'audace de Guillaume Peltier ! », en précisant dans un second message : « Nadine Morano, Éric Ciotti, Guillaume Peltier, des personnalités qui n'ont pas peur de dialoguer avec toute la droite et mettent la France au-dessus de leurs intérêts personnels ou partisans ! ». Mais, pour une autre partie de la droite, ce glissement vers l'extrême droite est jugé intolérable. Par exemple à Colmar en Alsace, Jacques Cattin, député LR, a donné un coup de poing à Christian Zimmerman, conseiller régional et chef de file du RN en Alsace. Cela s’est passé durant un rassemblement pour les langues régionales. Ce qui était un hommage pacifique à la langue locale alsacienne a tourné à une sévère castagne entre les deux élus.

4 juin. Glissement encore. Le journal La pieuvre du midi publie une interview de Frédéric Bort, ancien directeur de cabinet de l’ancien maire PS de Montpellier, Georges Frèche. Il y explique comment il a accepté de se retrouver sur la liste du RN de Jean-Paul Garraud « C’est George Frèche qui m’a inculqué la défense des gens ordinaires contre les élites. Ce sont eux que le PS a abandonnés, il y a 20 ans, aux profits des minorités. (Sic) Moi je veux revenir sur ces bases-là… Je me rends compte qu’il y a d’un côté les élites qui profitent de la mondialisation et de l’autre les gens ordinaires qui sont laissés pour compte. Et le RN est actuellement le seul parti qui s’occupe de ces gens-là (re-sic) ».

6 juin. Robert Ménard, après avoir dénoncé la dirigeante du RN et soutenu Éric Zemmour, explique à l’approche des élections que « Marine Le Pen est la seule alternative crédible face à Macron ». On le retrouvera donc en soutien au candidat RN en Occitanie, Jean-Paul Garraud; sa photo sera même sur les tracts de campagne pour les régionales. Bien sûr, il précise qu’il a des désaccords avec le RN notamment « sur la retraite à 60 ans avec 40 annuités pour avoir un taux plein. » Il se réclame lui d’une « droite autoritaire et libérale parce que le libéralisme économique est la seule chose qui fonctionne ». Et comme il aime toujours se placer, il ajoute : « J’ai la chance d’incarner une passerelle parce que je parle aux uns et aux autres. Et qu’à Paris, Emmanuelle, mon épouse, a le respect des uns et des autres, parce qu’elle travaille ». Il oublie un peu vite le tollé qu’elle a déclenché en parlant de l’État français (référence au gouvernement de Pétain) en oubliant la République.

6 juin. Justement dans le Midi libre, Jean-Paul Garraud (Droite populaire comme Thierry Mariani en PACA et chef de file RN en Occitanie) développe son programme. Il veut créer « une police ferroviaire, doubler les équipements de sécurité et des polices municipales, installer plus de caméras devant les lycées et mettre des agents (ex-policiers) pour faire des rondes ». Bien sûr, il veut créer des centre médicaux d’urgence mais aussi faire un moratoire sur les éoliennes car pour lui « il y a un danger pour l’environnement, un côté polluant dans leur fabrication notamment avec les off-shore » sans parler de l’aspect esthétique qu’il dénonce. En fait, il soutient le nucléaire car « Même en couvrant la France d’éoliennes, on n’arriverait pas à produire de l’énergie équivalente au nucléaire ». Et dans, le journal L’Incorrect, proche des amis de Marion Maréchal, interviewé dans sa propriété de Libourne (à une trentaine de kilomètres de Bordeaux) surmontée d’un drapeau tricolore installé sur un mât de 12 mètres, il développe ses idées. Tout d’abord, il est un adepte de la théorie du « Grand remplacement ». Il explique : « Nos concitoyens doivent comprendre qu’il faut maintenant se tourner vers tous ceux qui veulent limiter, de façon drastique, l’immigration et restreindre les conditions d’acquisition de la nationalité française. C’est une absolue nécessitée sinon nous serons complètement submergés. Il faut en finir avec cette lâcheté coupable qui a consisté à installer en France des gens qui n’avaient aucune volonté de s’assimiler, ni même de s’intégrer et qui en réalité, ne sont venus que pour lutter contre la France de l’intérieur et tenter d’instaurer un système de valeurs à l’opposé des nôtres.». Puis sur la prison, il veut bien entendu un système encore plus répressif « contrairement à une idée trop répandue, je crois aux vertus de la courte peine d’emprisonnement. Or entre une peine prononcée et une peine exécutée, il y a un abime ». Il précise qu’il est contre les remises de peine. Aujourd’hui « les juges d’application des peines peuvent transformer la peine prononcée et la remplacer par une peine dite alternative, dans le cadre de laquelle le délinquant bénéficiera de tout un suivi d’experts, de conseillers psychologiques et en réinsertion etc., à tel point qu’il m’est arrivé de dire qu’on accorde plus de sollicitude aux délinquants qu’à des gens honnêtes. »

8 juin. Le conseil municipal de Béziers a adopté le « franc biterrois » pour le personnel municipal. Contre 50 € donné au Groupement d’œuvres sociales (GOS), les employés de la Ville recevront 100 francs biterrois. Cet argent permettra de faire des achats dans un commerce mais seulement du centre-ville de Béziers. Cela dit, plus inquiétant, les cow-boys de Béziers (la police municipale) vont faire des émules. En effet, une convention entre les communes de Béziers et celle de Cers (dirigé par un pro-Ménard) a été prolongée. Elle permet une mise en commun des équipements de police municipale et de leurs agents de police. Béziers s’apprête à étendre le dispositif à Corneilhan. Bref, si cela continue, on assistera à la création d’une police de l’Agglo : chaque policier pourrait intervenir sur le territoire de la commune voisine. Christophe Pastor, maire de Corneilhan, le confirme : « C’est désormais beaucoup plus facile depuis que la loi « Sécurité globale » a levé la limite de 80 000 habitants pour cette « mise en commun » des polices municipales ».

9-10 juin. La communauté juive de La Grande-Motte (Hérault) vient d’être visée par une lettre de menace de mort. Un individu y tient des propos antisémites et nazis, en écrivant : « J’attendrai que votre p…. de synagogue de merde soit bien pleine comme ça je ferai un nettoyage (...) Je suis très armé, j'ai plusieurs kalachnikovs et beaucoup de munitions. Même la police du GIGN ou le Raid ne me battra pas. Je suis très entraîné ». Déjà la veille, la communauté juive de Béziers avait aussi été menacée de mort dans une lettre où l’auteur affirmait vouloir tuer encore plus de juifs avant de s’en prendre aux Ménard. Exemple de sa prose : « Vous êtes des parasites et même le cancer de l’humanité… J’ai acheté des kalachnikovs exprès pour vous et je ferai plus de carnages que le Bataclan. » D’après les enquêteurs, les deux courriers se ressemblent beaucoup, dans les propos comme dans l'écriture. À noter que SOS Racisme de Béziers, l’Association culturelle des Français musulmans de Béziers et le groupe de dialogue islamo-chrétien « Ensemble pour la paix » ont apporté leur soutien à la communauté juive de Béziers.

11 juin. Nicolas Chambon, cet ami de Robert Ménard, est propriétaire des Galeries Lafayette mais aussi du centre commercial le Polygone à Béziers. Il gère les boutiques des commerçants de ce centre commercial d’une drôle de manière. En effet, récemment les commerçants ont lancé une pétition signée par plus de 280 personnes : « Nous faisons face à une direction qui s’auto-satisfait de ses décisions, qui ne nous concerte jamais, qui nous prend de haut, qui ne nous respecte pas. ». On croirait entendre les employés de la mairie de Béziers parler de Robert Ménard. Ils protestent notamment contre les ouvertures imposées le dimanche jusqu’à la fin du mois d’août. « On nous oblige à ouvrir le dimanche pour rattraper le chiffre d’affaires, mais ce qui est perdu est perdu ! Cette démarche est contre-productive, puisque la fréquentation a été très basse ces derniers dimanches, tandis que les salariés devaient être payés double et rattraper un jour en semaine ». Certains dénoncent également le timing de cette injonction : « On nous a annoncé qu’il faudrait ouvrir le dimanche de la fête des mères en ne nous laissant que quelques jours pour nous organiser. Mais nous avons un personnel, une masse salariale à gérer, ça ne peut pas se faire à la dernière minute ! ». Face à ces contraintes, plusieurs commerces ont choisi de désobéir au bailleur en restant fermés. La direction du centre a alors distribué des amendes d’un montant allant de 12 000 à 50 000 €. Suite à ce vent de protestation paru notamment dans la presse, des négociations ont finalement eu lieu avec la direction du Polygone, afin de trouver un terrain d’entente et surtout de calmer la révolte.

12 juin. Des manifestations ont eu lieu un peu partout en France pour les libertés et contre l’extrême droite. Dans l’Hérault, il y avait plusieurs manifestations dont une de plusieurs centaines de personnes à Montpellier. À Tarbes (Hautes-Pyrénées), deux agressions ont eu lieu juste après la dispersion de la manifestation, la première contre un groupe de jeunes militants révolutionnaires qui sortaient d’un parking. Les agresseurs s’en sont pris violemment à la voiture. La seconde s’est déroulée contre des militants du syndicat Solidaires et des jeunes de l’UCL qui rentraient tranquillement chez eux. S’apercevant qu’ils étaient suivis par plusieurs militants d’extrême droite, ils ont réussi à se réfugier au domicile de l’un d’eux sans qu’il n’y ait de blessé. Fous furieux, les individus ont donné des violents coups dans la porte de l’immeuble avant de partir.

15 juin. Décidément Robert Ménard aime bien la Légion. Il a d’abord fait la publicité pour la 13ème DBLE (Demi-Brigade de la Légion Etrangère (basée à La Cavalerie dans le Larzac). Certains de ses militaires avaient tenu des propos ouvertement racistes et fascistes avant d’être virés. Ensuite il a publié dans son journal de propagande une double page pour annoncer les manœuvres de cette même légion à Valras. Il réitère dans son journal en se faisant photographier en tenue kaki, entouré de ces légionnaires, consultant une carte d’état-major prise à l’aéroport Béziers Cap d’Agde. Tout semble faux dans ce photomontage. Cela dit, il faut savoir que le maire de Béziers a dans le passé déclaré qu’il voulait envoyer l’armée dans le quartier populaire de la Devèze…

 

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