Généralement, les presque 35 000 communes de France (34 954 exactement au 1er janvier 2022) ne procèdent à aucune évaluation des politiques publiques qu'elles conduisent.

 Cela est vrai en particulier à Béziers où le maire, Robert Ménard, ne s'interroge guère sur l'efficacité des actions engagées sous son autorité et sa responsabilité.

 Le système de vidéosurveillance, ou de vidéo-protection selon la nouvelle appellation, illustre parfaitement cette absence d'évaluation d'une politique sécuritaire pourtant très coûteuse pour le contribuable biterrois.

 Mais inefficace !

 

Dans le Journal de Béziers (n° 29, daté du 10 au 19 mars 2022) on peut lire ceci :

"325, c'est le nombre de caméras de vidéo-protection actuellement installées sur le territoire de la ville de Béziers.

Pour maintenir son objectif de lutte contre l'insécurité, la ville continuera son effort cette année 2022.

En effet, comme annoncé lors du dernier conseil municipal, 64 nouvelles caméras viendront s'ajouter, portant leur nombre à 389.

Une mauvaise nouvelle pour les délinquants !"

 Une mauvaise nouvelle pour les délinquants ? Est-ce bien sûr ?

 Une étude contredit les propos de Robert Ménard

 Une étude menée par Guillaume Gormand, chercheur au Centre d’études et de recherche sur la diplomatie, l’administration publique et le politique à la demande du Centre de recherche de l’école des officiers de la gendarmerie vient, pour la première fois, apporter des éléments de réponses à cette question ; l'étude est publiée sur le site de la Cour des comptes.

 Après avoir ciblé plusieurs types d’infractions (violences, vols liés aux véhicules, cambriolages et infractions à la législation sur les stupéfiants), l’universitaire a analysé les données récoltées entre 2017 et 2020.

Les résultats mettent en lumière une efficacité douteuse de la vidéo-protection, du moins au regard des finalités que lui assignent les acteurs des politiques publiques de sécurité :

  • prévenir la délinquance
  • aider à la résolution des infractions

 Une résolution des infractions non significative

 Ainsi, sur 1 939 enquêtes, 22 seulement à avoir été élucidées ont pu bénéficier d’éléments tirés de l’exploitation d’enregistrements de vidéo-protection publique, soit 1,13 % du total. En ne retenant que les enquêtes élucidées, l’étude révèle que 5,87 % ont bénéficié d’une contribution vidéo, soit environ 1 sur 20.

 Mais, observe Guillaume Gormand dans son rapport, "[…] en fin de compte, la découverte d’éléments probants, peu importe la thématique considérée […] s’avère faible". Conclusion : "L’exploitation des enregistrements de vidéo-protection constitue une ressource de preuves et d’indices peu rentable pour les enquêteurs".

Une vidéosurveillance non dissuasive

 L’étude n’est guère plus encourageante sur le volet dissuasif.

 Sur les sites, aucun "constat de diminution significative du volume d’infractions" n’est enregistré après l’installation de nouvelles caméras.

Les autres zones déjà équipées ne connaissent pas "d’évolution plus favorable des niveaux d’infractions" : en d’autres termes, la présence de caméras n’empêche pas les délinquants de passer à l’acte.

 Seul Ménard…

 Seul Ménard croit (ou feint de croire) encore à l'efficacité de la vidéosurveillance et mise encore et toujours plus, avec l'argent du contribuable biterrois, sur une politique sécuritaire… qui n'assure la sûreté de personne.

 Il faudra bien, un jour, que Robert Ménard rende des comptes sur l'efficacité de sa politique…notamment en matière de sécurité !

 

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