Le grand projet inutile baptisé « Center Parc » devait être installé sur la commune de Roybon en Isère.

Le groupe Pierres et Vacances prévoyait la construction d’un village de vacances de 990 « cottages », doublé d’un parc aqua-ludique chauffé à 29°C en permanence, sur une superficie de 203 hectares. La capacité d’hébergement du site devait être d’environ 5 500 lits et inclure 2088 places de parking, pour un investissement total de 387 millions d’euros.

Particularités notables, le site était situé dans une ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique). Une partie de son financement (37,4 millions d’euros) était assurée sous forme de subventions publiques.

En 2007, dès son lancement, le projet de Center Parc a fait l’objet de plusieurs mesures dérogatoires imposées par les pouvoirs publics.

Lors de l’enquête publique du 16 avril au 28 mai 2014 la commission d’enquête a émis un avis défavorable.

Le 3 octobre 2014, le préfet Richard Samuel s’est appuyé sur un avis favorable du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques pour autoriser le démarrage des travaux.

La construction a commencé en octobre 2014 avec l’objectif d’être terminée en 2017. Entre octobre et décembre 2014, 40 hectares ont été défrichés. Une ZAD (Zone à défendre) a été constituée.

En réponse à un recours en référé, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu les travaux le 23 octobre 2014.

Le 1er avril 2015, le nouveau préfet de l’Isère, Jean-Paul Bonnetain, a indiqué que les militants « Zadistes » qui occupaient en permanence le terrain, ne seraient pas évacués avant l’issue du contentieux juridique.

Le 18 juin 2015, le Conseil d’État A annulé la suspension des travaux.

Le 2 juillet 2015, le tribunal administratif de Grenoble a examiné 5 recours en annulation. Le 16 juillet le même tribunal a donné raison aux opposants.

Le groupe Pierres et Vacances a annoncé son intention de faire appel.

Le 14 avril 2016 le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes a octroyé une subvention de 4,7 millions d’euros en faveur du projet, malgré la suspension administrative du chantier.

Le 16 décembre 2016 la Cour d’appel de Lyon a débouté Pierres et Vacances qui a décidé de se pourvoir auprès du Conseil d’État.

Le 13 octobre 2017, le Conseil d’État a confirmé la décision de la cour d’appel de Lyon.

Le 22 mai 2018, le tribunal administratif de Lyon a annulé la délibération du conseil régional qui attribuait une subvention de 4,7 millions d’euros

Le groupe Pierre et Vacances abandonne le projet en juillet 2020 la ZAD est dispersée le 13 octobre suivant.

L’abandon du Center Parcs de Roybon a été facilité par la juxtaposition des moyens de luttes légaux et radicaux. La lutte aura duré près de 13 ans, elle aura aussi montré que l’État et les pouvoirs publics étaient prêt à tout pour contourner les lois et normes qu’ils avaient édicté.

 

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