Mardi 13 septembre à Béziers, le préfet, le maire, la députée, le directeur départemental de la sécurité publique, le commissaire, le commandant de la police municipale, le procureur de la République, accueillent les 3 sections de CRS affectées à Béziers par le ministère de l’Intérieur pour combattre la délinquance organisée. 63 CRS vont être déployés sur le terrain jusqu’à la fin de l’année 2022.

Mercredi 14 septembre après-midi je me dirige vers Béziers au guidon d’une moto règlementaire, sans pots d’échappement trafiqués, sans avoir l’intention de faire un rodéo urbain.

Je rencontre le premier check-point au nouveau carrefour de Corneilhan qui est une municipalité Ménard compatible. Plusieurs véhicules de police arrêtent non pas des contrevenants mais des gens de passage. Plusieurs voitures sont arrêtées par des uniformes que je ne reconnais pas.

Je tombe sur le second check-point après être rentré dans Béziers au carrefour de la Treille. Un jeune motard qui circulait sur une moto est arrêté, une dépanneuse manœuvre pour charger la moto. Le jeune motard est atterré. Comme la circulation est bloquée je demande ce qui se passe. Un géant body-builder me répond laconiquement : « opération de maintien de l’ordre ». Comme il est à côté de moi, je reconnais le même uniforme qu’à Corneilhan c’est un uniforme de CRS.

Quelques kilomètres plus loin 3 fourgons de CRS remontent l’avenue Clemenceau à pleine vitesse.

Le troisième check-point est en bas des allées Paul Riquet plusieurs fourgons de CRS sont stationnés. Ils contrôlent les véhicules qui remontent les allées. Plusieurs militaires ont une mitraillette en bandoulière.

Le dernier check-point de ma traversée de Béziers est installé au faubourg ; il contrôle, en sens inverse, les véhicules qui remontent vers le centre-ville.

Quand le dispositif que j’ai croisé a été annoncé cet été, il était censé lutter contre la délinquance et les trafics de drogue et de cigarettes, dans ce qu’ils nomment « les quartiers difficiles ».

Au sortir de ma traversée, je me demande si le biterrois c'est transformé en un immense quartier difficile.

À Béziers, après la politique spectacle nous avons droit à la police spectacle.

Les grands ordonnateurs de cette mise en scène devront nous expliquer s’ils pensent sérieusement pouvoir éradiquer la délinquance en faisant parader les forces de l’ordre sur toutes les artères de la ville et de l’agglomération pendant 3 mois.

L’autre hypothèse c’est que cette démonstration de force serve à satisfaire la clientèle électorale de la droite et de l’extrême droite dans la ville, l’agglomération et au-delà.

Ménardie et Macronie ont visiblement intérêt à pratiquer ensemble le maintien de l’ordre. À satisfaire la même base électorale. Ce que semble oublier la Macronie c’est que l’original est toujours préféré à la copie.

Une droite qui s’aligne sur l’extrême droite, ça nous rapproche un peu plus d’une situation à l’italienne.

A EVAB, nous le disons depuis 2014 :  Béziers est un laboratoire !

La nouveauté, c’est que les laborantins sont de plus en plus nombreux.

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