Les Soulèvements de la terre publient un essai collectif, sorti le 19 avril aux éditions La Fabrique : "Premières secousses". Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas un manifeste.

Le mouvement écologiste y livre un récit détaillé des actions qu’il a menées, des victoires qu’il a remportées et des impasses qu’il a rencontrées sur fond d’autoanalyse critique.

Ils se soulèvent, écrivent-ils pour défendre les terres et leurs usages communs, contre les méga-bassines, les carrières de sable, les coulées de béton et les spéculateurs fonciers.

Ils se soulèvent parce qu'ils n’attendent rien de ceux qui gouvernent le désastre. et  qu'ils croient en leur capacité́ d’agir.

Le livre ressemble à un journal de bord, fourmillant d’anecdotes, de citations, de notes à creuser pour plus tard, de photos et même de quelques schémas. Cet aspect composite en rend la lecture rythmée et assez plaisante.

En refermant ce livre, de multiples questions surgissent.

Jusqu’où aller dans l’antagonisme avec un État qui réaffirme chaque jour son soutien aux méga bassines, aux pesticides et à l’agro-industrie ?

À quel moment le rapport de force devient-il trop brûlant pour être tenu sans se mettre en danger ?

La récente colère des agriculteurs et des agricultrices est-elle une réplique à leurs actions sur le terrain agricole ?

Sans appeler de réponse facile ni immédiate, ces interrogations signent à n’en pas douter la fécondité de ce livre, rare tentative de mettre sur l’établi collectif les réflexions d’un mouvement en construction.

"Premières secousses", Les Soulèvements de la terre

Éditions La Fabrique, 289 p., 15 euros.

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