1er novembre. Comme le dit Richard Vassakos, professeur agrégé d’histoire à Sérignan, dans son livre La croisade de Robert Ménard, le maire de Béziers mène un combat idéologique et cela passe notamment par le Journal du Biterrois (payé par les contribuables).

Ainsi, le journal de l’agglomération annonce que l’association SOS Maaloula remettra un chèque de 10 000 € à l’association d’extrême droite SOS Chrétiens d’Orient et qu’une conférence sur la Syrie sera également donnée par un ex otage à Bagdad, Alexandre Goodarzy. On apprend également que la paroisse de Corneilhan relance cette année la fête de Sainte,Céronne avec le matin une messe et une procession et l’après-midi une conférence et un concert d'orgue. À l’occasion de la fête de la bière, on apprend également que « La bière est la preuve que Dieu nous aime et veut que nous soyons heureux » Et évidemment il y a une double page sur le salon des santons et des créchistes avec ce commentaire : « C’est sous la Révolution française que les santons prennent leur envol avec la religion catholique combattue par les autorités ». Qu’importe, le petit peuple attaché aux traditions chrétiennes fabriquera lui-même ses crèches de la Nativité pour des célébrations dans   le   secret   des   foyers…   Autre   citation   de   ce   journal   de propagande : « Aujourd’hui, les passionnés de santons ont de quoi faire : il en existe une infinité, à la fois issus du monde chrétien, l’enfant Jésus, Joseph, la Vierge, mais aussi du quotidien de la France profonde. »

5 novembre. Devant plus de 70 personnes réunies au Cercle Populaire Joseph Lazare et après une introduction du secrétaire de la section de Béziers du PCF, Richard Vassakos présentait son livre. Il a expliqué que Robert Ménard ne craint pas de s’approprier les hommes politiques classés à gauche en gommant une grande partie de leurs engagements comme on a pu le voir avec Jean Moulin, son secrétaire Daniel Cordier ou encore avec Jean Jaurès. Avec le commandant Denoix de Saint Marc, il utilise la dimension de Résistant pour camoufler son rôle au moment du putsch des généraux en avril 1961. De plus, il impose une vision de Béziers qui ne correspond nullement à son histoire. Sa crèche à la mairie, sa messe lors de la Feria, sa présence à la cathédrale pour commémorer la Libération de la ville ne font sûrement pas partie des traditions biterroises. La bataille des noms de lieux publics est menée avec une ampleur inégalée. Les victimes du terrorisme sont particulièrement mises en exergue, surtout quand elles sont imprégnées d’un catholicisme reconnu. La discussion a fait état des attaques de Ménard, alors responsables de Reporters sans frontière, contre divers pays engagés dans le socialisme : Cuba, Chine, Vietnam et Union soviétique. Révélateur de son anticommunisme fondamental !

 6 novembre. Très discrètement, le Rassemblement national a fait escale à Sète. Étaient présents à cette réunion Jean-Lin Lacapelle, député européen, membre du bureau national du RN. Frédéric Bort, délégué départemental de l'Hérault, Sébastien Pacull, ancien adjoint et candidat RN aux dernières élections municipales et France Jamet, conseillère régionale du RN. Les leitmotivs des diverses interventions  - « Il faut rendre aux Français leur argent », « Macron a fait reculer la France » - étaient axés notamment sur « la souveraineté, le droit du sol, l'insécurité, le coût de l'énergie, la pêche ou encore la priorité nationale » Quant à Éric Zemmour, Jean-Lin Lacapelle a expliqué : « Il n'est pas encore candidat. Il est celui des médias. Marine Le Pen, elle, n'est pas dans une aventure. Les gilets jaunes ont mis au jour une crise démocratique. Il y a une rupture de confiance. Nous nous battrons dans le calme, la sérénité, avec notre expérience. »

9 novembre. La commission de discipline du District de l’Hérault de football a rendu ses décisions suite à l’agression contre Souleyman Dahrour, arbitre d’un match de foot qui a dégénéré à Marseillan en octobre dernier. À l’origine de cette agression, le refus de l’équipe de Marseillan de montrer leurs passes sanitaires. L’arbitre a essuyé des insultes racistes. Un garçon de 16 ans lui a craché dessus et l’a frappé au ventre avec des chaussures à crampons. Le jeune garçon a ensuite harangué les autres joueurs en criant « Tuez-le ». D’autre part, l’entraineur est accusé d’avoir lui aussi tenu des propos racistes après s’être énervé et le président du club a lui été suspendu de son mandat pour n’avoir pas rempli ses responsabilités de président concernant le passe sanitaire. L’arbitre reproche également aux deux dirigeants une passivité coupable. Une enquête pénale est en cours.

9 novembre. La mairie de Corneilhan, Bertand Gelly, (devenu un pro-Ménard) roule toujours sur les traces du maire de Béziers qui veut sabrer dans les budgets de sa ville. C’est ainsi qu’il a voulu supprimer le spectacle de Noël offert par la mairie pour les petits-enfants de la commune au nom des problèmes budgétaires. Cette décision a fait bondir l’association des parents d’élèves qui a décidé dans la foulée d’organiser elle-même son spectacle. Or comme par enchantement, le lendemain de cette décision, la mairie s’est ravisée et décidée d’organiser quand même ce spectacle de Noël… Ce mode de gestion est très révélateur de ce maire qui avait déjà baissé de 40% toutes les subventions aux associations.

10 novembre. Dans le département voisin, Henri Lopez Terres, candidat remplaçant du RN aux dernières élections départementales dans l’Aude, était jugé pour « Provocation publique à la haine ou la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion ». Parmi les gens notamment visés, Emmanuel Macron, qui selon lui « devrait être traduit devant le tribunal de La Haye pour génocide. » Sur l'équipe de France de football : « Une troupe de singes qui court derrière un ballon. » Sur les migrants et les Arabes : « Des hordes sauvages sorties tout juste de leur jungle originelle... Arabes, migrants, qu'ils soient mineurs ou pas, sont des cafards qu'il faut balayer. ». Cela dit, au cours du procès, Henri Lopez Terres a cherché à justifier ses propos devant le tribunal : « On a le droit de faire part de son indignation par rapport à la dégradation d'un pays que j'adore… Je n'ai fait qu'attirer l'attention sur une invasion de migrants. Tous les soirs, j'ai huit Pakistanais qui dealent devant chez moi. Ces gens se regroupent en cluster ethnique ! » Finalement le tribunal l’a condamné à huit mois de prison ferme et 2 500 € d'amende, dont 500 € avec sursis.

10 novembre. Nouvel article du Canard enchainé concernant le non renouvellement de l’abonnement de la Pieuvre du Midi à la Médiathèque de Béziers. Robert Ménard a bien confirmé cette décision, le journal ayant le tort de ne pas être de la même obédience que lui. Christophe Pastor, son fidèle vice- président à la culture et maire d’Alignan-du-Vent a bien volontiers entériné cette décision. Le dirigeant de la MAM, Stéphane Million, a supprimé également d’autres titres et « il explique joliment que dans le cadre d’une restructuration du « pôle actualités » de la bibliothèque, il a dû faire un "désherbage". Comme pour "Jeune Afrique" qui n’a pas trouvé son public" raconte sans rire le patron de la Bibliothèque de Béziers. » Et le Canard enchainé de rappeler à propos de la liberté de la presse : « Le 7 octobre, chez Pascal Praud sur CNews, Robert Ménard pleurnichait encore en expliquant qu’il n’avait été invité sur France Inter qu'il y a 4 ou 5 ans et depuis plus jamais. C’est juste mes impôts, ça me met hors de moi.  Ce qui au passage a aussi mis Praud dans une rage folle ». Le journal poursuit : « Le vrai problème, c’est surtout le gros mensonge de Ménard. Il avait été invité trois semaines plus tôt pour y promouvoir pendant 15 minutes son livre Chère Marine. Ils servent aussi à ça les impôts de Ménard Robert et Praud Pascal ».

10 novembre. La toute nouvelle association soutenue activement par le maire de Béziers, Espace Renaissance, dirigée par Joël Fernandez a organisé un gala de solidarité afin de récolter des fonds pour construire une Maison Renaissance (800 000 euros quand même) permettant d’héberger des familles d’enfants hospitalisés de milieu modeste. 450 convives ont partagé ce repas dans la salle Zinga Zanga (probablement prêtée par la ville ?). Toute la galaxie ménardienne était présente. Les Ménard évidemment, des conseillers municipaux, le président d’honneur de l’ASBH etc. Le soutien du maire à certaines associations se fait en fonction de ses amis.

11 novembre. Présidentielle 2022. Un nouveau sondage pour l’Obs marque le premier recul d’Éric Zemmour au profit de Marine Le Pen. Ainsi, la chef de file du Rassemblement National est donnée à 18% d'intentions de vote contre 14% à Zemmour dans l’hypothèse d'une candidature Xavier Bertrand (LR). Emmanuel Macron recueillerait à lui seul 25% des voix. Pour l'heure, on se dirige vers un nouveau duel Macron-Le Pen. Cela dit, plusieurs enseignements proviennent également de ce sondage. Le premier, plutôt intéressant car si les hommes suivent largement Éric Zemmour, les femmes le rejettent en bloc (sans surprise vu la misogynie et le machisme qu’il a toujours défendu). En revanche, les jeunes voteraient avant tout pour Marine le Pen (25% devant Macron à 24%) et si on observe une forte popularité de Macron chez les cadres (34%), les ouvriers voteraient principalement pour Le Pen (à 32%) et pour Zemmour (à 16%). Ce qui représente 48% des voix. Enfin, si un Français sur deux (49%) a voté pour un candidat de gauche au premier tour d’une des dernières présidentielles, ils ne seraient aujourd'hui qu'un électeur de gauche sur trois à renouveler ce choix en 2022.

12 novembre. Interview dans le Midi Libre du nouveau directeur de l’Office du tourisme de l’Agglo, Jean Muller. Il était chargé de mission culture et tourisme depuis octobre 2020. Il s’occupait des équipements culturels de la Médiathèque de Béziers. Venant du privé « où l’on regardait la rentabilité de chaque projet, j’aurai un regard plus pointilleux sur la rationalité économique des actions entreprises par l’office du Tourisme. » dit-il. Cela promet surtout lorsque l’on apprend que le taux d’abonnés à la Médiathèque a chuté de près de 50% passant de 21655 à 11271 abonnés.

13 novembre. Dans la Pieuvre du Midi, nous avons remarqué 2 articles. Le premier est une interview de Chantal Lapuerta de l’association Les Simone Veillent, à propos des affiches de pub sexistes très « ménardiennes » qui se sont répandues dans la ville pour la fête de la Bière. On y voit deux jeunes femmes en Tyrolienne avec ce slogan « Plutôt brune ou blonde ». Chantal Lapuerta :« Encore une fois l’image de la femme est utilisée comme un objet de consommation, comme un objet sexuel sur une affiche placardée dans tout Béziers. C’est écœurant. Au-delà de la vision choquante, dégradante sur les femmes, il y a le côté incitatif à boire de l’alcool, quand on sait que c’est la première cause des violences conjugales faites aux femmes. La municipalité a démontré à plusieurs reprises qu’il y avait un réel souci avec les femmes à travers d’autres affiches, comme la femme ligotée et bâillonnée sur la voie ferrée pour la ligne TGV par exemple ou la "fessée". Il faut quand même se rendre compte qu’on paie, avec nos impôts, ces affichages horribles… En fait, c’est la copie conforme de l’image de la femme véhiculée par l’extrême droite, misogynie et conservatisme, on se croirait même à Munich avec les tenues… »

Le deuxième article, issu de la Pieuvre du Midi, est le compte rendu d’une conférence de René Viénet à la Médiathèque André Malraux sur Olympe de Gouge. Annoncée comme un événement sur 3 pages dans le journal du Biterrois avec un débat sur le « dévoiement totalitaire de la Révolution française » qui « dérange depuis des années les profs staliniens ou les ignorants ». Faut dire que le journal de Ménard est franchement anti-révolution française dans le style : « les tueurs qui s’emparent du pouvoir révolutionnaire détestent les femmes et les envoient à l’échafaud ». Suit un pamphlet digne des royalistes : « Danton et ses amis, organisent une gigantesque tuerie de 1350 prisonniers, dont nombre de femmes et d’enfants, égorgés à coup de haches et de serpes. Marie-Olympe s’élève contre ces crimes de sang-froid ». « Elle sera donc guillotinée, alors qu’elle se déclare enceinte ». Évidemment la Pieuvre explique : « À peine 80 personnes avaient pris le chemin de l'Auditorium de la MAM. » Le public aurait dû se méfier, René Viénet quittait assez vite la Terreur et la Révolution pour aborder ses combats quasi obsessionnels « contre les profs staliniens ou les ignorants ». Après une trentaine de minutes, René Vienet, (éditeur du livre) n’ayant plus rien à dire a enchainé sur un long discours (2H30) visant Mao, Staline, Hitler, les professeurs marxistes et l'Université gangrenés par cette idéologie, Robespierre et St-Just étant devenus la cible obsessionnelle de cet ancien militant situationniste.

Aussi, comme le reconnaît le directeur en partance de la MAM, Stéphane Million, « Un tiers du public est parti au bout de quarante minutes d'une introduction sans fin, un tiers au bout d'une heure parce que cela n'en finissait pas et un dernier tiers a applaudi, telle une victoire sans fair-play d'un Gaston. » Pendant cette séance, un professeur du lycée Henri IV, présent dans l’assistance et jusqu'alors familier de la MAM, fit d'ailleurs une mise au point salutaire sur la mission des enseignants, sur la vérité historique, et récusa, sous les applaudissements d'une assistance de plus en plus clairsemée, la vision caricaturale du conférencier. À noter que la revue Media, fondée et dirigée par Emmanuelle et Robert Ménard, a accueilli un des articles de René Viénet et que ce dernier a longtemps résidé à Taïwan où il représentait la Cogema, fleuron de l'industrie nucléaire française ».

15 novembre. Réunion du Conseil communautaire de l’agglomération. Ils ont voté une délégation des compétences de l’agglomération vers son président Robert Ménard. Ce qui veut dire que le maire de Béziers dépossède les autres vice-présidents de leurs compétences et s’octroie presque tous leurs pouvoirs. Nicolas Cossange (élu PCF) a interrogé Rober Ménard sur ce qui reste aux autres élus communautaires en ajoutant à juste titre : « la démocratie n’est pas vraiment votre fort ». De son côté, Florence Taillade (groupe d’opposition) explique que Robert Ménard « décide seul, se désintéresse de l’avis des autres maires, n’organise aucune réunion de travail sauf si il y est contraint par des actes réglementaires alors qu’il fait en permanence l’éloge de la concertation dans ses interventions télévisuelles ». La Pieuvre du Midi avait expliqué que cette formulation dissimulait (mal) une dépossession des pouvoirs au Conseil communautaire.

Entre autres, le président sera désormais compétent pour :

  • Préparer, passer, exécuter, régler ou résilier tous les marchés.
  • Composer les jurys de concours, les convoquer, indemniser leurs
  • Intenter toutes actions en justice, fixer et régler les honoraires des
  • Louer ou donner à bail tout "meuble ou immeuble".
  • Attribuer toute subvention inférieure ou égale à 23 000€.
  • Demander aux organismes publics ou privés tout
  • Procéder à la réalisation de tout emprunt et ouvrir toute ligne de trésorerie dans la limite de 12 M€.
  • Autoriser tout dégrèvement sur les factures des usagers et prononcer les ad- missions en non-valeur.
  • Donner un avis sur les projets de PLU des communes
  • Exercer le droit de préemption.

Bien d'autres attributions sont déléguées comme la participation aux actions de promotion économique, aux actions culturelles, sportives jusqu'aux subventions pour l'acquisition de vélos à assistance électrique. En résumé il ne restera plus maintenant au conseil d'Agglo que le vote du budget.

15 novembre. Un courrier a été adressé au président de l’OPH de l’Aglo, Gérard Abella, à propos d’une série de licenciements et de procédures en cours pour des faits de harcèlement au sein de l’office HLM. N’ayant aucune réponse de la part du président pro-Ménard, Roselyne Pesteil a écrit aux membres du CA : « Je ne peux accepter la passivité dans cette affaire, certaines personnes sont en danger. Il semble urgent que tous ensemble nous débloquions cette situation." En fait, les salariés de l’OPH mettent en cause la directrice générale adjointe compagne du président Abella qui est passé en 5 ans d’agent administratif à Directrice générale par intérim.

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