À Mayotte, la destruction des bidonvilles a été engagée au nom de l’immigration. À Paris, le déplacement des sans-abris est organisé au nom des Jeux Olympiques et de la coupe du monde de rugby.

Dans le monde parfait de l’ultralibéralisme, il n’y a que des entrepreneurs et des autoentrepreneurs, des « gens bien », autonomes, indépendants, qui produisent de la richesse.

Dans le monde honni de l’ultralibéralisme, les pauvres sont une charge, un poids, un puits sans fond qui génère des charges et accessoirement du chaos.

Signature si besoin était que le gouvernement Macron bascule vers une forme de libéralisme autoritaire et sécuritaire. Le traitement de la pauvreté à Mayotte et à Paris donne une réponse identique à deux situations distantes de plusieurs milliers de kilomètres.

La guerre qui a été déclarée aux pauvres de Mayotte était exotique et teintée de pragmatisme « ne pas se laisser envahir ».

La guerre qui va être déclarée aux sans-abris de la capitale n’a plus le même emballage rationnel.

À Paris il s’agit de faire place nette dans les structures d’urgence pour expulser les sans abris de la capitale.

La raison assumée par la macronie est de récupérer des places d’hôtels d’urgence pour les proposer aux touristes qui vont venir pour la coupe du monde de rugby et les Jeux Olympiques.

La raison cachée de la macronie est de virer tous les SDF de la capitale pour faire « ville propre ».

Selon une députée d’un parti membre de la coalition gouvernementale Maud Gatel du Modem, 5000 places d’accueil d’urgence ont déjà été perdues pour les publics précaires dans la capitale.

Ce chiffre ne peut bien sûr qu’augmenter au fur et à mesure où les échéances sportives vont se rapprocher.

L’idée gouvernementale pour vider la ville de Paris et la région Île-de-France de ses sans-abris, est de les transférer dans les régions.

Selon la propagande gouvernementale, 3 600 places ont déjà été identifiées en région soit déjà moins que les 5 000 déjà perdues dans la capitale.

Des acteurs locaux alertent sur la mécanique qui va s’enclencher quand les sans abris parisiens arriveront en région. Ils devront eux-mêmes faire partir les précaires locaux.

Signature de la déportation de masse qui se prépare, le ministre du logement indique pouvoir mobiliser, à terme, 205 000 places d’accueil d’urgence en région.

Comme toujours, le capitalisme s’attaque aux plus précaires à Mayotte et à Paris pour rôder et tester ses dispositifs. Si nous laissons faire, demain ce sera le tour des allocataires du RSA et des seniors exclus de l’emploi et de la retraite.

Ne nous y trompons pas, la guerre à tous les pauvres est déclarée par la macronie.   

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