Les extensions ou les projets de mines contenant des minerais fleurissent sur notre territoire à tel point que la France est en passe de devenir « un véritable gruyère » et il en va de même aux quatre coins de la planète. Il faut dire qu’en France avec la loi sur les industries vertes et la simplification des normes écologiques, la course aux minerais est grandement facilitée pour les extractivistes de tout poil. Le terrain a été bien préparé !
La maintenant célèbre multinationale française Imerys est en train de nous préparer des paysages des plus délicieux, hautement bénéfiques pour la santé des humains et des animaux.
En Bretagne, à Glomel, Imerys extrait depuis 50 ans de l’andalousite, minerai qui résiste à de très hautes chaleurs et a de multiples applications notamment dans l’aérospatiale et l’armement. Le groupe minier entend ouvrir une quatrième fosse provoquant la colère des riverains qui subissent déjà les dégâts des trois autres: pollution des eaux, explosions hebdomadaires, poussières volatiles etc. Un collectif est né contre ce projet de quatrième fosse.

En Dordogne, Imerys exploite depuis une quarantaine d’années une carrière de quartz à Saint-Jean de Côle. La multinationale souhaite aujourd’hui étendre ses activités sur un site de 40 hectares de bois situé au lieu dit Razac. Une association luttant contre cette extension est née: « Sauvons Razac et la vallée de la Côle ».
Dans le Cantal, une zone humide exceptionnelle, la Narse de Nouvialle, est menacée par un projet de carrière menée par Imerys. Il s’agit ici d’extraire de la diatomite, utilisée pour la chimie, l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique et les cosmétiques. Une carrière de 10 hectares (soit une trentaine d’hectares en comptant le stockage) est donc envisagée en 2027. Ce projet n’est pas nouveau, abandonné à plusieurs reprises, il revient. Un collectif pour la Narse de Nouvialle s’est crée en 1995 qui compte de nombreux membres et associations.
Dans l’Allier, un projet titanesque de mine de lithium est en cours, visant l’équipement de batteries électriques pour des SUV! ( Voir l’article en republication « Après les gaz de schistes, la ruée vers le nouvel or blanc » ). D’autres industriels miniers projettent de finir « le gruyère » comme à Lodève (article paru dans nos lignes le mois dernier).
Dans la Creuse, recherche de lithium aussi, alors que dans les pays de la Loire c’est de l’or que l’on cherche.

Du côté des victimes d’Imerys, on se bat localement sur tous les fronts: actions juridiques, manifestations locales, rencontres avec la presse alternative, conférences débats, rencontres avec la population. On se rallie aussi. Ainsi une coalition anti-Imerys est née et a pu agir ensemble le 13 et 14 Mai 2025 : le 13 mai à Paris les collectifs Glomel en Bretagne, Thiviers en Dordogne, Nouviale dans le Cantal et Echassières dans l’Allier ont décidé de marquer l ‘assemblée générale des actionnaires d’Imerys. Une action de tractage a eu lieu devant le batiment où ils se réunissaient, tract humoristique les invitant à venir sur les lieux constater la réalité du terrain, une conférence de presse se tenant en parallèle de cette assemblée générale. Ce même jour une rencontre a eu lieu avec des députés LFI à l’Assemblée Nationale à Paris, répondant aux demandes de soutien des collectifs. La journée s’est achevée par un débat à la librairie Utopia à Paris, avec une forte présence de jeunes militants.
Le 14 Mai à Bruxelles, nouvelle opération de tractage et action théâtrale devant l’assemblée générale de l’actionnaire majoritaire d’Imerys, Bruxelles Lambert, puis rencontre au Parlement Européen avec les députés écologistes et LFI, également en soutien. Enfin, la journée s’est clôturée avec une rencontre débat avec des militants argentins et de Myanmar (ex Birmanie) victimes eux aussi d’Imerys.
Les 13 et 14 mai 2025, une première convergence de luttes est née. Allions nous et rallions nous pour faire front à cette folie extractiviste !