Société

Nous vous proposons un extrait, lumineux, d’un article / interview d’Annie Ernaux qui vient de paraître dans le mensuel « Le monde diplomatique ». L’écrivaine, Prix Nobel de littérature y parle de son expérience des grèves et manifestations de novembre-décembre 1995. Nous vous invitons fortement à lire l’entièreté de l’article et le dossier consacré aux grèves de 1995.

A gauche, avenue de La Gaillarde, à droite rue des Roses, et à l’angle de l’avenue d’Assas, à Montpellier, la maison de Lafon, un copain, son père voyageur de commerce stocke  de l’essence dans des jerrycans de 50 litres depuis des années (au cas où).

Il y en a plein la cave. C’est là que je vais remplir le réservoir de mon Solex en ce mois de Mai 68.

 Je peux rouler vers nulle part et je roule. Le joli mois de Mai est assez loin de moi qui doit passer le Bepc parce qu’il faut le passer comme j’ai déjà passé la confirmation et la communion solennelle. Je comprends au passage que mon père est allé à une manifestation sur la Comédie, lui qui n’y va jamais, même si, comme ma mère, il fait grève chaque fois que le syndicat des instits le dit.

À la manif il y avait des pour et des contre, les uns chantaient La Marseillaise, mon père a peut-être chanté l’Internationale. Ma sœur aussi a « participé » : à la fac de droit de Montpellier, il semble qu’ils ont fait une journée de grève, pas suivie par la majorité, mais quand-même.

Quelques années plus tard j’aurais l’occasion d’apprécier l’ambiance de cette faculté qui n’a rien à envier à la fac d’Assas à Paris.

L’été se passe. Entrée en seconde et là ça commence à bouger dans ma tête, certainement que les choses infusent. 

 

Le 1er mai, j’ai eu 6 ans. Souvenirs….. Beaucoup d’agitation et de monde dans la maison de mes grands-parents. Des gens que je ne connais pas, qui viennent, qui reviennent. Des phrases que je ne comprends pas quand ils discutent tous ensemble dans le salon de Mamou et Papou. Je participe sans le savoir à mes 1ères AG.

L’école Jean Jaures, à Carcassonne, à côté du square, qu’est ce qu’elle est belle et grande cette école recouverte de mosaïques !! Elle est tellement plus belle que la mienne ! Elle est fermée, c’est la grève. Je suis sur les marches qui mènent à l’entrée, il fait chaud et je mange une glace en attendant mon père. Quel souvenir que cette glace, offerte sûrement pour acheter ma patience !! Ou est ce que je l’ai rêvée, fantasmée ? Il y avait des glaces en Mai 68 ?

Souvent, le soir, mon père sort.

Souvenirs à hauteur d’enfant.

L’éducation judéo-chrétienne, ses rigidités, ses inexpliqués, ses frustrations, sa culpabilité n’avait pas empêché une politisation de la jeunesse, souvenirs brûlants de la guerre d’Algérie, de la Baie des Cochons, de l’assassinat de Kennedy, de l’explosion culturelle.

On refaisait le monde dans la cour de récré du lycée, quelle effervescence !

Notre réflexion était celle d’adolescents, non partidaire, nourrie de nos lectures, le Monde, Hara Kiri, des discussions des parents.

Manquait juste la liberté : la sexualité, la contraception, l’avortement,la place de la femme. La sujétion aux dominants et à leur repli sur eux-mêmes était nécessaire, intégrée.

Aussi, quelle joie de pouvoir défiler ensemble, quelle richesse de slogans rafraîchissants : »sous les pavés, la plage », « il est interdit d’interdire »… Les AG dans les facs, les sit-in, le calme des forces de l’ordre dans une ville bourgeoise de province . La musique, la fête, Woostock. Et la tronche des parents !

Une bouffée d’oxygène à laquelle nous nous sommes adonnés, dans un vertige d’américanisation progressive et de perte insensible de la solidarité.

Je pense au gouffre qui sépare les adolescents que nous étions, sûrs du progrès en route, qui avons tout jeté du passé, de sa culture, du sens critique que nous avions reçu, et ceux d’aujourd’hui, à l’éducation massacrée, à l’avenir professionnel obéré, à l’espoir de survie annihilé par le capitalisme facteur du changement climatique, nos enfants, nos petits-enfants…

Vite, un nouveau Mai 68 pour brûler les dinosaures que nous sommes devenus !     

J’avais 11 ans en Mai 68, autrement dit, l’âge de profiter - sans rien trop comprendre à ce qu’il se passait - des journées sans classe.

La petite fille d’un pêcheur sicilien s’était liée d’amitié avec Dominique, la Corse, la Méditerranée en commun. On avait des surnoms dont je ne me souviens plus, comme si nous étions de dangereuses personnes.

Nous partions tous les matins pour le collège Paul Riquet, à Béziers, comme si c’était normal d’y aller alors que rien ne s’y passait.

L’ennui venant de ni comprendre rien, nous décidâmes de faire du stop pour flâner à Sète, voir cette ville emplie de mer, sentir comme une odeur de marée dans les filets des pêcheurs où du poisson se cramait, séchait ou pourrissait au soleil.

Jeunes et déjà esthètes ? Nous marchions sur la route jusqu’à ce qu’un gros camion passe ; là, on levait le pouce et beaucoup nous embarquaient. Pourquoi un camion ? Juste pour le plaisir de voir, comme jamais nous ne pouvions le faire, arriver l’horizon bleu, avec une vue « d’en haut » imprenable.

Je ne sais plus si c’était pendant ces événements-là, de Mai 68, que deux Biterroises montrèrent leurs culs aux CRS ; je me souviens par contre qu’une prof de Français nous a expliqué ce qu’il se passait, dont elle disait que c’était insupportable : la garde à vue des deux filles, puis les raisons de la colère, pourquoi elle faisait grève…

Sans le savoir, elle venait de planter quelques graines, qui en grandissant m’ont poussé à mon tour à regarder le monde et vouloir le changer.

La période ouverte par Mai 68 a duré plus de dix ans. Énoncée comme ça, cette affirmation peut faire croire à une galéjade. Pourtant je vous l’assure, « Mai 68 » a duré plus de dix ans.

En Mai 1968, j’ai 13 ans, je manifeste avec mes parents qui étaient des militants syndicaux membres du PCF. Je me rappelle du sentiment diffus mais collectif qui flottait dans l’air : celui de pouvoir soulever les montagnes.

Pour moi Mai 68 a duré plus de dix ans, d’une part parce que Les effets de la grève générale se sont clos avec l’arrivée au pouvoir de Mitterrand en 1981, d’autre part parce que cette décade à été marquée par des luttes radicales d’ampleur, quasi incessantes.

Les effluves de Mai 68 me rattrapent en mars-avril 1973 au moment de la mobilisation de dizaines de milliers de lycéens contre « la loi Debré » qui réforme le régime des sursis d’incorporation au service militaire.

Le service militaire (que Macron veut rétablir avec le SNU) est alors vécu comme un immense bizutage, une sorte de rituel de passage obligé d’avant la vie salariée.

Symboliquement, il faut apprendre à obéir aux militaires comme il va falloir obéir aux patrons.

L’effet « retraite inversée » de la loi Debré (avancement de l’âge d’incorporation) génère une angoisse et une colère au moins comparables au ressenti des mobilisations actuelles contre le projet de loi gouvernemental.

De nombreux lycéens s’engagent en politique à cette occasion. J’en ai fait modestement partie.

A cette époque un syndicat l’UNCAL (Union Nationale des Comités d’Action Lycéens ) organise les mobilisations. Il regroupe toutes les tendances de gauche et d’extrême gauche.   Je suis alors membre de la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Au lycée Jules Fil de Carcassonne où je suis scolarisé la plupart des tendances sont représentées. Elles cohabitent et fonctionnent avec efficacité et intelligence.

La mobilisation contre la loi Debré scelle mon engagement, avec des hauts et des bas il dure jusqu’à maintenant.

La suite va être un tourbillon ininterrompu d’engagements et de mobilisations.

Lors de l’assassinat du militant libertaire Salvador Puig Antich en 1974 dans une prison de Barcelone, nous arrêtons le Talgo en gare de Carcassonne, nous le taguons d’inscriptions antifascistes et antifranquistes. Des arrêts prolongés seront nécessaires pour les effacer avant l’entrée en Espagne.

En 1975, nous nous rendons au Portugal pour soutenir la révolution en cours, puis à Barcelone après la mort de Franco pour un immense rassemblement de centaines de milliers de personnes.

En 1976 à Montredon dans l’Aude, une manifestation viticole tourne à l’émeute et à l’affrontement armé.

En 1977 / 1978, participation à l’action des comités de soldats dans les casernes, nous sommes invités sur le plateau du Larzac. Convoyés masqués, en uniforme, sur des motos nous atteignons par des chemins détournés le lieu du rassemblement. A notre arrivée des milliers de poitrines scandent « soldat sous l’uniforme, tu restes un travailleur ».

De 1978 à 1981 je migre vers le chaudron toulousain pour une autre aventure. Scolaire et professionnelle d’abord, puisque j’intègre une école de travailleurs sociaux. Politique aussi dans une ville où l’extrême gauche est très forte. Ces années toulousaines sont marquées par :

  • Les manifestations de 1978 contre la coupe du monde en Argentine et contre la dictature,
  • Les manifestations de 1979 dans la sidérurgie en France avec des gros conflits dans les usines d’aviation de Toulouse,
  • La grève des mineurs du bassin houiller d’Alès en 1980 / 1981 qui va durer 13 mois,
  • La lutte du Larzac.

Le soir du 10 mai 1981, jour de l’élection de Mitterrand comme Président de la République des dizaines de milliers de manifestants (30 000 dans mes souvenirs) manifestent sur les boulevards de Toulouse. La légende raconte que les portes de la mairie au Capitole ont failli céder sous la pression des manifestants. Je ne sais pas si c’est vrai.

Je sais, par contre, que les effets d’une grève générale victorieuse ont favorisé un rapport de forces pendant plus de 10 ans après Mai 68.

Je souhaite à tous ceux qui vont rentrer en politique à l’occasion des mobilisations contre la réforme des retraites de connaître une grève générale victorieuse.

Je leur souhaite la décade de mobilisation et d’inversion des rapports de forces qui suivra.

L’environnement, le climat, le social, l’économique, la culture en ont grandement besoin.

Ils ont besoin de nous, ils ont besoin de vous.

Ensemble le 7 mars et après on peut écrire « l’histoire ! »

 

Souvenirs, souvenirs !

En 1968, j'ai 16 ans et je suis en seconde au Lycée Henri IV à Béziers. La grève, je m'en souviens bien ! Nous allions tous les matins au lycée pour l'Assemblée Générale. C'étaient les classes terminales et les premières qui géraient "le conflit". Nous, on était les "petits" mais on était présent et accepté !

Après l'AG quotidienne, on se répartissait les taches et on se réunissait ensuite par ateliers. J'ai le souvenir d'avoir participé à l'atelier "Le Français, en classe des seconde". Nous étions réunis pour parler de l'année scolaire qui venait de se dérouler, des auteurs et des textes qui nous avaient intéressés et des autres. Avec les profs grévistes, on feuilletait le "Lagarde et Michard" en éliminant certains auteurs ou certains textes et en proposant d'autres textes et d'autres auteurs. On refaisait le manuel quoi ! Une expérience inoubliable où on avait la parole pour la première fois !

L'après-midi, c'était manif, tous les jours, sur les Allées Paul Riquet. On y retrouvait les filles car le Lycée Henri IV était un lycée de garçons. Une occasion d'organiser les activités du soir.

Car le soir, c'était boom ! comme on disait. On se réunissait chez l'un ou l'autre. Normalement chez celui qui avait un tourne disques (donc pas chez moi) pour écouter de la musique ...anglaise ! Ce furent les premières amours, les premières expériences avec les filles, les premières discussions politiques, philosophiques, existentielles. On refaisait le monde, ce vieux monde de nos parents.

Un autre souvenir bien ancré dans ma mémoire. J'avais une mobylette Peugeot et je rentrais tous les jours chez moi avec. La Police biterroise était nerveuse. Evidemment, comme je n'ai pas marqué le Stop situé en face de l'ex Banque de France en descendant de la rue Victor Hugo, j'ai récolté ce jour-là ma première amende ! Ce sont sûrement mes cheveux longs qui les ont rendus aussi inflexibles devant mes vaines tentatives d'explications.

L'autre souvenir, c'était la pénurie d'essence. Mon père qui était boulanger, rue Lamartine, en face du Palais des Congrès, livrait le pain au centre AFPA de Béziers situé sur la route de Narbonne. Faute d'essence, il allait interrompre ses livraisons et m'a demandé si je pouvais lui en trouver auprès de ceux (mes copains d'après lui) qui bloquaient les stations et les dépôts. Je n'ai pas été peu fier de pouvoir le dépanner en lui ramenant quelques bidons !

Je ne me souviens plus très bien de la fin du mouvement. J'ai le souvenir, celui-là très vivace que j'ai passé le concours de l'Ecole Normale d'Instituteurs à Montpellier au mois de juin, que je l'ai réussi. J'allais quitter définitivement ce lycée où j'avais passé cinq ans !

Septembre 1968, c'est donc mon entrée dans le monde étudiant de Montpellier, le syndicalisme enseignant avec le SNI (Syndicat National des Instituteurs) qui intervenait à l'Ecole Normale et mon engagement dans la tendance Ecole Emancipée (Anarcho-syndicaliste), tendance majoritaire  à ce moment là dans la section héraultaise de ce syndicat. Je deviendrai même permanent syndical en 1974 pour une année scolaire après un an seulement au Collège des Aiguerelles (mon premier poste). Encore une expérience très riche, car ces années 70 furent fécondes en conflits sociaux et revendications sociétales. Je ne compte plus les défilés dans Montpellier pour obtenir la titularisation des auxiliaires, l'avortement libre et gratuit, la gratuité de la contraception, la libération de Puig Antich et tant d'autres combats militants.

Cette période ouvre pour moi un nouveau monde car on vivra forcément "Autrement", autrement dans toutes les moments de la vie car tout semble possible, même l'utopie. La création musicale est incroyable, variée, festive, imaginative, planante. On mange autrement (je découvre le bio, la macrobiotique, l'écologie, le pain complet !),  on fait la classe autrement (Freinet), on fait même naître nos enfants autrement (Naissance sans violence de Leboyer). On voyage autrement aussi (on a acheté notre combi VW en 1975). On se nourrit aussi des bouquins de Maspero, on découvre l'internationalisme, l'anti impérialisme, les mouvements de la paix, mais aussi l'anti fascisme, le Chili, le Portugal, la fin de Franco, les conflits sociaux (Lip), et j'en passe. On lit une autre presse (Charlie déjà, Hara Kiri, les revues de BD, La Gueule Ouverte, Libération). On regarde avec espoir et scepticisme une gauche qui se réconcilie et qui remportera l'élection présidentielle de 1981.

Depuis .....c'est la misère militante ! L'espoir déçu d'une gauche qui se social-démocratise, qui s'ultra-libéralise qui ne défend plus le camp social qui l'a porté au pouvoir.

Depuis.....on tente de préserver nos conquis sociaux avec beaucoup de difficultés. Les attaques fusent de partout, sécurité sociale, retraites, chômage, services publics, droits des femmes, droits des travailleurs. Les libertés les plus élémentaires  sont remis en cause par des lois de plus en sécuritaires. C'est le règne du privé, du profit, tout doit devenir marchandise la santé, la vieillesse, l'éducation, les êtres humains ! La capitalisme est sorti vainqueur d'une lutte des classes qu'il mène avec tous ses moyens.

Depuis.... la guerre n'a jamais cessé, le marché des armes se porte bien.

Depuis... les idées que l'on croyait enfouies dans un passé répugnant refont surface et lèvent la main pour montrer qu'elles sont prêtes à reprendre du service !

Depuis... je me demande ce qu'il nous a manqué, ce que nous avons accepté trop facilement, ce que nous avons raté, laissé faire.

Depuis... je me demande quel monde nous laissons à nos descendances et sans culpabiliser, je dois avoir ma part de responsabilité.

Depuis ... je n'ai pas renoncé à dire, à dénoncer, à m'indigner !

Depuis ... je suis encore en manif dans ce moment où on attaque une nouvelle fois notre système de retraite !

 

 

Et si la grève générale était à l'ordre du jour ? Et si à partir du 7 mars, nous revivions ce que certains ont vécu en mai 1968. Des membres de la rédaction ont connu cette période qui les a marqués et dont ils témoignent aujourd'hui pour nous !

« L’heure est venue pour la société espagnole de choisir entre Jésus et Barabbas »

José Maria Pemàn ‘’El hecho y la idea de la union patriotica’’ Madrid 1929

Le dernier rapport de la fondation Abbé Pierre est sans appel : plus de 4 millions de personnes sont non ou mal logées.

« Sans scrupule ni hésitation, nous éliminerons ceux qui ne pensent pas comme nous »

Général Emilio Mola 1936

Comment l'emporter ? Comment faire suffisamment peur à ce gouvernement pour qu'il cède et retire son projet de réforme des retraites ?

Le terme de reconquête a une signification particulière en Espagne. Pendant quasiment 7 siècles, c’est le terme qui a été employé pour chasser les Maures de la péninsule ibérique.

Une réforme « courageuse » comme les précédentes aboutissant à dépouiller les pauvres pour gonfler les poches des riches en affrontant son peuple qu’il adore « emmerder ».

Le président de Reconquête, Éric Zemmour ne s’embarrasse pas des questions de dédiabolisation. À l’inverse, il assume totalement une ligne d’affrontement et de violences.

Chers amis antiracistes, chers amis antifascistes, chers amis amoureux de la concordance du temps,

Bonjour !

Et la manifestation de ce jeudi 19 janvier à Béziers, contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, l’a crié haut et fort.

Dans toute la panoplie mondiale des nationalismes qui peuvent évoluer vers le fascisme. Un pays, Israël, interroge, car il coche beaucoup de cases d’une évolution fasciste chimiquement pure.

Sept propositions pour la transformer

(A relire) La première mise en œuvre de la stratégie aérienne dite du « tapis de bombes », a eu lieu à Guernica le 26 avril 1937. Elle consistait à écraser une cible, généralement une ville entière, sous un flot continu ou répété de bombes lâchées par des avions.

Dans Le Monde daté du 17 décembre, on peut lire :

"La République a pendu deux hommes de 23 ans les 8 et 12 décembre pour "inimitié à l'égard de Dieu"."

 La république est certes la forme de régime politique la plus répandue dans le monde : sur 197 pays, 152 sont officiellement des républiques. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour l'aduler…

Septembre 1936, la ville de Salamanque est choisie comme quartier général de Franco qui vient d’être nommé commandant en chef des forces armées, Généralissime et chef de l’État. Salamanque est aussi le siège de l’université la plus vieille d’Espagne. Un de ses recteurs est Miguel de Unamuno, un des grands intellectuels de ce siècle. Le choc entre la barbarie et l’intelligence était programmé, il eut lieu.

(A relire) Par la nature et la durée de son pouvoir, on peut logiquement se demander si Poutine n’incarne pas le fascisme du 21 siècle.

(A relire) « Si Parme arrive à vaincre, les subversifs de toute l’Italie vont relever la tête »

Italo Balbo, lieutenant de Mussolini, journal, août 1922,

Les prévisions d’économies calculées par l’État et par le Medef tiennent-elles compte des répercussions sur la qualité de l’environnement, de la santé de la population, de l’éducation ?

Le 26 novembre dernier était commémoré en Ukraine l’Holodomor, terme qui désigne l’extermination par la faim de la population Ukrainienne en 1932 / 1933.

(A relire) Une des accusations favorites des tenants du pouvoir lorsqu’ils se trouvent confrontés à un discours d’opposition est d’affirmer : « vous avez une position idéologique ».

L’idée de base étant de nier toute crédibilité à ce discours.

5000 professionnels de la pédiatrie lancent un S.O.S pour sauver leurs missions, leurs patients ( bébés, enfants et adolescents ) et leur profession. Cette interpellation publique du gouvernement et de ses responsabilités tombe dans un contexte où il est de plus en plus difficile d’exercer les missions régaliennes d’éducation, de justice, de santé . . . Ces difficultés ne viennent pas de nulle part, elles sont la résultante d’un démantèlement organisé et délibéré du service public au profit du secteur privé.

 Dans sa chronique " Impostures et imposteurs", à lire ICI ou à écouter ICI (à partir de 4:00), JC parle d'impostures et d'imposteurs. Il prend deux exemples l'un en philosophie, l'autre dans le domaine scientifique.

Analyse du livre édité en 2021 aux Mutins de Pangée, collectif de textes assemblés par Olivier Azam concernant la vie et les convictions d’un journaliste très doué en informatique et préoccupé de livrer au public les dessous des gouvernances et des pratiques des pays, en particulier occidentaux et affidés.

Encore une fois, Emmanuel Macron veut réformer notre système de retraite. C'est une obsession chez lui ! Il avait abandonné sa première tentative qui consistait à modifier le système par répartition par un système à points ! Raté !

(A relire) Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et la fuite en avant du régime de Poutine, plus d’une dizaine de hauts dirigeants d’entreprise (les oligarques) sont morts (où ont été suicidés).

Le 5 septembre 1972, voilà exactement 50 ans, les Jeux Olympiques de Munich sont endeuillés par une prise d'otages qui tournent au drame. Les Allemands, en 1972, attendaient des Jeux Olympiques de Munich qu'ils effacent le triste souvenir des Jeux de Berlin de 1936, présidés par Hitler.Mais la fête allait être ternie par un attentat sans précédent, lequel allait faire passer au premier plan de la scène internationale les revendications des Palestiniens en exil.

J’écoute avec surprise, stupéfaction, agacement les panégyriques et les condamnations que les journalistes nous livrent sur Gorbatchev, héritier spirituel, selon eux, d’Andropov et dont le successeur (selon eux encore) a été Poutine !

Lors du traditionnel rassemblement des Brescoudos, concentration de fans de Harley Davidson - ces motocyclettes faites pour rouler essentiellement sur des lignes droites, caractéristique qui influerait sur le mental des conducteurs - une cérémonie réunissait le maire d’Agde, miss Brescoudos(*), une pinup élue pour l’occasion et le père Guibert pour inaugurer le monument en son honneur, lui qui accompagne tous les ans cette magnifique manifestation et bénit les motos (objets inanimés avez-vous donc une âme ?).

Cette analyse scientifique qui porte principalement sur les vaccins antigrippaux, et par extension sur les vaccins en général, est un ouvrage de vulgarisation qui s’adresse aux médecins et aux familles. Précisons que l’auteur est épidémiologiste, physiologiste, expert international et membre du CNRS.

Le 28 août 1933, voilà exactement 89 ans, Violette Nozières est arrêtée pour parricide. Son père est décédé, sa mère a survécu. Ce fait divers s'est transformé en fait de société. Il a passionné la France. L'opinion publique se divise en deux camps et s'enflamme pour l'affaire Violette Nozière.

Le livre analysé se dénomme "ce qu'on ne veut pas que je vous dise" de Frédérique Dumas, qui a fait partie des macronistes de la première heure...et a rapidement déchanté.

Elle est productrice de cinéma et développe les arcanes du lancement et de la réalisation d'un film.

Très concernée, elle intègre la commission culture au Parlement et rédige le rapport qu'on lui a demandé. C'est là qu'elle découvre les maîtres du jeu (Gabriel Attal, Aurore Bergé, et le tout-puissant Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, compromis dans une affaire de conflits d'intérêt, Edouard Philippe, premier ministre) et sera lâchée par Jupiter-Macron. Son rapport ira aux oubliettes, ce dont elle ne se remettra pas.

 Adhérente à l'UDI, elle analyse avec férocité les méthodes de gouvernance de Valérie Pécresse et la lâcheté de François Bayrou.

Elle évoque ses démélés avec Stéphane Robert, PDG d'Orange, condamné par la cour d'appel de Paris pour l'arbitrage Adidas-Tapie. Elle fonde Studio 37/Orange studio, se heurte au marigot des chaines de télévision, produit le film "The artist" et est brutalement virée par le PDG.

 Elle est très vite déçue par Macron, dont elle critique le "pass culture" numérique pour les jeunes, dispendieux et contre-productif, l'européisme moutonnier qui lui fera faire des coupes dans le budget culture, le dirigisme despotique, les "affaires", dont Benalla et la ridicule protestation devant l'Elysée ; "le responsable, c'est moi, venez me chercher" alors qu'il sait pertinemment que le Président de la République est par essence irresponsable, les mensonges, la calamiteuse gestion de la crise sanitaire, les valets, la corruption.

 Elle va démissionner de l'Assemblée en 2018 pour ne pas se trahir.

 A la fin du livre, elle critique plusieurs leaders politiques des deux bords, et se retrouve mieux avec Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, mais se défend de toute étiquette politique. Elle suggère une Asemblée Nationale élue à la proportionnelle intégrale et à stricte parité. Elle souhaite un couple paritaire Président.e de la République/Président.e de l'Assemblée pour rétablir un équilibre décisionnel en faveur du peuple.

Elle défend enfin l'exemplarité parfaite des politiques et le rétablissement d'une éthique et d'une transparence, d'une vraie Responsabilité qui pourraient réveiller l'investissement citoyen et réhabiliter le peuple gouvernant de la Constitution. Atteignable?

"CE QUE L'ON NE VEUT PAS QUE JE VOUS DISE" de Frédérique Dumas - Massot Editions - 21,90€

Le 21 août 1853, voilà exactement 169 ans, Bayonne est le théâtre de la première corrida « à l'espagnole » jamais organisée en France. Parmi les spectateurs, figure l'épouse espagnole de Napoléon III, l'impératrice Eugénie de Montijo, à l'origine de cette initiative.

La rentrée scolaire se rapproche. Un problème pour certains parents ou étudiants qui peinent à trouver une place dans le système scolaire. Parcours Sup laisse encore sur le carreau des milliers d'étudiants. Le problème est plus simple si votre compte en banque est à la hauteur, c'est à dire quand on se situe dans les "premiers de cordée".

Essai de Bastien et Hugues Sibille

Très prenant, sincère et sensible ce dialogue à travers 8 lettres échangées entre père et fils, tous 2 engagés dans l’économie sociale. L’un qui a débuté au sein de la lutte des Lips dans les années 70, où les principaux problèmes étaient ceux du chômage et de la qualité de l’emploi, l’autre a créé 9 coopératives, dont Mobicoop et les Licornes qu’il préside, Enercoop qu’il administre. Le père qui a créé le Crédit coopératif administre aujourd’hui des structures comme Territoire zéro chômeur. Au cœur de de l’économie sociale où ils sont engagés tous les 2, le bilan du fils qui lance le débat est sévère. À travailler entre l’État et le marché, nous avons finalement délaissé l’État et nos coopératives ne peuvent rien faire face aux GAFAM. Seul l’État peut démanteler Amazon et interdire le glyphosate. Mais le problème le plus grave qui se pose à nos organisations d’ESS est lié à notre rapport à la croissance, car il n’y a pas de solution technologique à la crise. La seule solution est une décroissance. Or, qu’on le veuille ou non, nos entreprises cherchent la croissance.

Que faut-il changer et comment ? Quelle est la responsabilité des boomers ? Pas de solution à la fin du livre, mais une clarification du problème et une invitation à poursuivre ce dialogue critique en explorant les nouvelles voies qui se dessinent. MD

Éd. des petits matins, 2022, 132 p. 12 €

Tandis qu’à Perpignan le maire faisait scander à ses troupes un étrange « Vive l’Algérie française ! », à Béziers les 23, 24 et 25 juin la Cimade fêtait les 20 ans du Cada*. L’association avait invité à cette occasion le président bénévole de la communauté Emmaüs Roya, Loïc Le Dall. L’échange qui réunissait une quarantaine de personnes à la Cosmopolithèque portait les signaux d’une gauche qui se réinvente et retrouve sa fierté.

Au lendemain de ce premier tour des législatives 2022 on peut se demander si au lieu de voler le nom d’un mouvement de gauche déposé depuis 2013 ( Ensemble), les Macronistes n’auraient pas dû appeler leur regroupement LREMA : La République En Marche Arrière.

On connait bien La Cimade à Béziers car elle s'occupe des demandeurs d'asile, des personnes en situation irrégulière et gère le CADA. On sait moins que la Cimade intervient aussi dans les prisons.

Cinq femmes face à nous, dans la salle de la CIMADE, vendredi 6 mai 2022. Houda, Malika, Najet, Nadia, Sonia. Elles prennent la parole tour à tour avec émotion et gravité. Derrière elles sont affichés les visages souriants de Mohamed G., Idir, Mohamed B., Bilal. 

Ce titre est emprunté aux propos d'Hamlet (William Shakespeare, première représentation en 1601).

Dans la scène 2 de l'acte II, on trouve cet étrange dialogue entre Polonius, seigneur chambellan (un chambellan est un gentilhomme chargé du service de la chambre d'un monarque ou d'un prince), et Hamlet, prince de Danemark, fils de feu le roi Hamlet et neveu du roi régnant Claudius.

 POLONIUS

Que lisez-vous là, monseigneur ?

 HAMLET

Des mots, des mots, des mots.

 POLONIUS

De quoi est-il question, monseigneur ?

 HAMLET

De calomnies, monsieur ! Ce coquin de satiriste dit que les vieux hommes ont la barbe grise et la figure ridée ; que leurs yeux jettent une ambre, épaisse comme la gomme du prunier ; qu’ils ont une abondante disette d’esprit, ainsi que des jarrets très-faibles. Toutes choses, monsieur, que je crois de toute ma puissance et de tout mon pouvoir, mais que je regarde comme inconvenant d’imprimer ainsi : car vous-même, monsieur, vous auriez le même âge que moi, si, comme une écrevisse, vous pouviez marcher à reculons.

Le 6 mai dernier, le Comité "Justice pour Mohamed" a organisé une soirée pour commémorer les 2 ans de la mort de Mohamed Gabsi. A cette occasion, trois mères sont venues témoigner des circonstances de la mort de leur fils présentée comme un suicide pour chacun d'eux. Les familles refusent cette version des autorités et exigent la vérité. Elles demandent, en vain pour l'instant, que justice soit faite. Robert Martin les a rencontrées pour EVAB.


« Bon, là, ça y est, c’est sûr, c’est la fin du monde. On va tous mourir. » Vous ne l’entendez pas cette petite ritournelle voleter dans les airs en Europe ? Quelque chose d’un peu nauséeux s’est emparé de nous ces derniers temps. Et chacun y va de son acrimonie. Dernier rapport du GIEC. Pandémie dont on ne voit pas la fin. Risque d’un conflit généralisé et d’une catastrophe nucléaire. Réalité d’une guerre et son lot de morts et d’exilés.

L'historienne Raphaëlle Branche vient de réaliser une série de 6 films documentaires où elle donne la parole à tous les protagonistes de la guerre d'Algérie. Ces films sont toujours visibles sur ARTE TV en podcast. Jacques Cros, un ancien appelé, du contingent nous donne son point de vue sur cette série.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’aime cette période hivernale où les rayons de soleil le disputent au froid, où les mimosas sont en fleurs et puis les amandiers. Où on peut déguster sa première omelette aux asperges sauvages. Et admirer la nuit la voie lactée.  Vous vous dites "ça y est, elle disjoncte, elle nous fait le coup du colibri et de Mère nature". Mais non ne vous inquiétez pas, j’ai gardé toute ma tête politique. En jouissant de la vue de ces arbres en fleurs je me suis juste posé cette question toute simple : qu’est ce qui me permet de jouir ou pas de la beauté de la vie ? Quel contexte politique me permet d’en jouir ?

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