Quand le buzz éclaire le projet politique…

par | 23 juillet 2023 | Edito

Le buzz pratiqué par le maire de Béziers est indissociable d’un projet politique qui vise au minimum à faire bouger les lignes et au maximum à recomposer le paysage politique. Avec plus ou moins de succès et de persévérance, Ménard alterne entre ces deux piliers de sa communication : faire bouger les lignes, recomposer le paysage politique.

Quand le buzz fait « plouf », il est rassurant de dire qu’il n’a rien bougé et rien recomposé. Quand le buzz tape en plein dans la cible il devient plus compliqué de le banaliser.

C’est ce qui vient de se passer avec le refus de marier un administré.

Il faut tout d’abord noter que ce buzz était idéalement placé après la répression des émeutes et après la cagnotte en faveur du policier qui a tué Nahel. Il est en quelque sorte la suite logique d’une séquence politique qui a vu gouvernement, droite et extrême droite parler à l’unisson.

Ménard lui-même avait surfé sur la vague en déclarant que : « les habitants de la Devèze ne méritaient pas les millions d’euros dépensés dans leur quartier ». La suite ressemble au personnage, se mettre en avant, se présenter comme celui qui parle au nom des autres maires, celui qui a « les couilles » de nommer l’incohérence quitte à s’attirer les foudres de la justice.

Peu de commentateurs ont dit que cette posture était fascisante parce qu’elle autorise à parler à la place d’autres qui ont choisi de se taire. Ils ne l’ont pas dit parce que ce refus d’exercer une obligation légale a temporellement correspondu à un sentiment de masse.

La base de ce sentiment c’est bien sûr le racisme, mais c’est aussi la volonté de punir. Ce sentiment est aussi fascisant, car il n’a pas de limites.

La preuve de ce « no limit » vient d’être donnée par l’arrestation et l’expulsion du jeune non marié par le représentant de l’État, le préfet de l’Hérault. Preuve si besoin était qu’un plafond de verre vient de sauter. L’État vient de légitimer une démarche illégale au vu de sa propre législation. Pire, il a tenté d’éviter, par grâce à sa promptitude, que le maire de Béziers soit logiquement condamné.

À ce niveau ce n’est plus du buzz, c’est de la recomposition politique. Quand le président — et le gouvernement qui est censé nous protéger de l’extrême droite — favorise ses desseins, il y a un point de non-retour.

C’est ce point de non-retour qu’il faut mesurer, appréhender en tant que tel. À Béziers, cet été, le buzz éclaire le projet politique du maire : être un pontonnier de l’union des droites.

Au vu du succès obtenu, nous aurions tort de croire qu’il suffira d’être dédaigneux pour contrecarrer ces nouvelles attaques.

 

Partager sur

En Bref

< Retour à l'accueil

L'agenda Culturel

L'agenda Militant

Lettre d'informations En Vie à Béziers

Pour recevoir notre lettre hebdomadaire

[sibwp_form id=1]

La Revue de presse

Dessins et photos d'actualités

Le mot du maire de Béziers

En vie à Béziers Adhésion et/ou dons !

Le coin des lecteurs

La possibilité d’un autre monde (l’esprit de décembre 95)

Salut,Cette semaine, on revient sur les attaques insidieuses envers ce que l'on appelle, sans distinction, "la culture", mais dont on voit très bien qu'elles visent surtout les initiatives non industrielles, incontrôlables et tout ce qui n'entre pas dans des cases de...

Guerre, quelle guerre ?

Cette année encore, le début du mois de novembre a été marqué par les commémorations de la boucherie de 14-18. Mais à peine les fleurs ont-elles fanées sur les monuments aux morts que le délire guerrier est reparti de plus belle... Au concours Lépine de la propagande...

Au bout du fil de la presse libre

En 2026 Continuons à défendre l'édition libre

Le monde de l’édition française est un monde très concentré. Aujourd’hui, après des décennies d’acquisitions et de rachats, 90% du marché est détenu par 5 conglomérats d'édition, avec 5 milliardaires à leurs têtes. Statistiquement, l'achat d'un livre revient dans 90% des cas à renforcer les empires de Vincent Bolloré (Hachette), Daniel Křetínský (CMI/Editis), Bernard Arnault (LVMH, Madrigall, Lefebvre Sarrut), Francis Esménard (Albin Michel) ou de la famille Michelin-Montagne (Média Participations), dont l'omniprésence oriente l'opinion publique.

Hobo Diffusion promeut l’édition indépendante et critique, et propose une alternative dans un monde du livre monopolisé et dominé par les grands groupes. Hobo Diffusion ne travaille pas avec Amazon.

 

Cette carte, proposée par les éditions Agone et le Monde diplomatique,  expose l’ampleur de la concentration éditoriale tout en rendant visible la myriade de maisons indépendantes qui y échappe.

 

L’association a bénéficié en 2018 et 2019 du fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité / Ministère de la culture

Nombre de visites

Nombre de visites

1048894
Total Users : 1048894

lundi 29 décembre 2025, 15:14

La Rédaction